Maîtresse Hela et son soumis, Toyboy

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Soumis en tenue de soubrette

Vêtu en soubrette à son entrée dans le boudoir, le soumis s’immobilisa à l’orée du tapis de soie. Sur un geste impérieux de Maîtresse Hela, Toyboy se déshabilla lentement, craignant à chaque instant d’entendre la voix redoutée, la voix adorée le cingler comme une cravache. S’il venait à lui déplaire, la punition serait longue et douloureuse…

Une fois entièrement nu, n’ayant gardé que sa perruque et ses talons aiguilles, il s’avança à longues enjambées en foulant ses vêtements épars comme il aurait arpenté un podium de haute couture. Il répondait à l’appel de Maîtresse Hela, et son sexe aussi lui répondait, se gonflait un peu plus à chaque pas pour lui rendre hommage. Elle l’attendait sur une estrade, à l’autre bout de la pièce, sévère comme un juge dans le corset noir qui la gainait plus étroitement qu’une cuirasse. Satinée de laits de beauté hors de prix, sa chair toujours préservée des ultra-violets luisait comme de la nacre dans l’ombre qui régnait au-delà de la longue rampe de projecteurs. Elle était sa reine absolue ; il se plaisait à proclamer qu’elle avait sur, sur son humble personne, pouvoir de vie et de mort. Toyboy se surprit à faire rouler ses hanches, danser ses mèches postiches. Quelque part dans son cerveau, clignotait la règle, telle une alarme :

Je dois lui plaire. Il le faut.

Soumission assumée

Lui, parfois, se dégoûtait d’aimer tant cette humiliation. Le piquant de leur relation résidait peut-être là ; en ondulant devant elle, il se sentait flétri, pervers. La soumission assumée faisait de Toyboy un être à part, un être surpuissant : quand on n’a plus à se soucier que de donner satisfaction à sa dominatrice au lieu de lutter, jour après jour, pour se faire respecter du monde extérieur, les choses deviennent merveilleusement simples.

— Stop.

Il se figea, tête basse. Les projecteurs l’aveuglaient. Il distinguait néanmoins la silhouette érigée au fond de la pièce, mince et pâle, et son visage où s’esquissait un sourire encourageant. Le regard, lui, était dur. Toyboy sentit ce regard s’immiscer impérieusement dans la goutte de sueur qui venait à l’instant de se former sur sa tempe, là où battait une veine éperdue. Affûté comme un bistouri, il suivit le creux de sa gorge, glissa entre ses pectoraux, dévala jusqu’au nombril qu’il vrilla un instant, féroce ; puis, fendant la toison de son ventre palpitant, il atteignit son sexe dressé, s’attarda un long instant et relâcha la pression comme un peintre lève son pinceau. Le soumis inspira à fond, deux ou trois goulées saccadées. Après quoi, Hela recommença. Le regard suivait la goutte. Le regard était la goutte, corrosif, intolérable. Toyboy devait se cramponner à son sang-froid pour ne pas baisser les yeux et vérifier si cette fois, sur sa peau nue, ne roulait pas une goutte de vitriol. Ou bien de sang.

Maîtresse Hela et ses pulsions sadiques !

Il se raisonna d’un sursaut : on n’écorche pas quelqu’un par la seule pensée, quand bien même on en aurait l’autorisation. Toyboy en savait assez long sur les pulsions sadiques de sa dominatrice pour avoir toujours décliné les invitations dans sa maison de campagne perdue dans l’Oise. Leurs entrevues se déroulaient à Paris, au Crillon. Là, il suffirait de crier pour être entendu des élégantes délégations venues papillonner dans les salons voisins… Le jeu n’en était que plus troublant : Hela ne le touchait pas, et le torturait bel et bien ; Il pouvait lui échapper, et ne s’y résolvait pas.

— Tu peux t’approcher, esclave.

La tension de Toyboy s’évacua d’un coup. Elle laissait une sensation de vide, presque un état de choc…

Moi qui me croyais initié à tous les jeux D&s, je suis addict à celui-là. Maîtresse Hela a beau ne faire que me regarder, c’est pire que des coups, mieux que des humiliations. À chaque seconde, je suis précipité en enfer, propulsé au paradis.

C’était ridicule, périlleux, électrisant. Toyboy avait envie d’être frappé pour en finir, de se faire massacrer sur place ; mais les supplices immatériels, les insupportables supplices qui n’en étaient pas, c’étaient ses préliminaires à elle, dont elle tirait une jouissance effrayante. Si un jour Hela se lassait, en revenait à des pratiques plus ordinaires, peut-être le souvenir de la trouble jouissance qu’il venait éprouver ici, une fois par mois, pour repartir plus frustré que jamais, deviendrait-il l’opium de sa vie.

— C’est bien. Prosterne-toi et reçois ta récompense.

Toyboy tomba à genoux et s’aplatit humblement, tendant la croupe. Maîtresse Hela se leva. Il devait tordre le cou pour la contempler, belle comme la foudre dans ses cuissardes à talons d’acier. Sans cesser de le tenir sous le feu de son regard, elle ajusta sa ceinture, oignit d’une huile odorante le pénis plus vrai que nature sanglé sur son pubis triomphant et, tout en le caressant avec une volupté prometteuse, se dirigea vers son soumis.

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2 réflexions au sujet de “Maîtresse Hela et son soumis, Toyboy”

    • Un hommage qui me touche, venant d’un jeune soumis de qualité…

      (J’en profite pour signaler une coquille vers la fin. Le texte devrait être « Si un jour Hela se lassait, en revenait à des pratiques plus ordinaires, peut-être le souvenir de la trouble jouissance qu’il venait éprouver ici, une fois par mois, pour repartir plus frustré que jamais, deviendrait-il secrètement l’opium de sa vie. »)

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