III. Maîtresse se révèle en Princesse Dominatrice et se dévoile !
Dix jours s’écoulent sans nouvelles de Maîtresse, ça m’attriste un peu… le soir, je contemple le « bandeau », je le hume, odeur tenace, comme mon souvenir de cette scène, rapide mais troublante, et il me semble que cette culotte maintient et amplifie mon désir de revoir Nour. Puis je reçois enfin un coup de fil, un mardi à une heure du matin.
Princesse Dominatrice
– Après deux rencontres masquées, tu as peut-être envie de me voir. Je veux dire, de voir mon visage.
– … (silence, je ne me ferai plus avoir) …
– Allez, arrête ça, tu peux parler. Break. Être à mes ordres, ce n’est pas l’armée, si on doit s’assembler, comme tous ceux qui ne se ressemblent pas, il va falloir qu’on se connaisse un peu. Je te l’ai dit sur slave-selection : je ne veux pas d’un veau.
– Je ne veux pas… d’une bouchère !
– Ahaha, tu marques un point. Je vais te rendre visite, c’est le moyen d’en savoir beaucoup sur quelqu’un, et je veux en savoir plus, si je dois te mettre le collier.
– Hon-hon… c’est vous qui voyez, comme dit l’autre. Il est vrai que je sais peu de choses de vous, mais tout est prêt pour que je tombe amoureux, sans filet de sécurité. Insoutenable légèreté de l’être, et si votre image cassait tout, si le fait de vous voir rompait le charme ?
– J’ai envie de te dire comme au premier coup de fil : calme-toi. Tu vas être surpris, forcément. J’ai bien deux jambes, deux bras (tu as pu les compter, surtout les jambes), quelques autres attributs féminins que tu n’as pas tous vus, mais physiquement, je ne ressemble probablement pas à cette voix que tu connais.
– Bien, si vous le dites… mais moi, comment me trouvez-vous ?
– Facilement. Bah oui, tu es toujours dans mes pattes, ahaha ! En vérité, tu devrais faire un peu d’exercice pour soigner cette bedaine, à ton âge, c’est dangereux de laisser filer. Mais de toutes façons, je t’arrangerai pour avoir un esclave élégant… et puis… je ne connais pas tes yeux, ormis sur la video que Rita a faite dans la salle de bains !
Maintenant, tais-toi. Je viens mercredi prochain. Je veux un trône pour mon royal fessier, et une TV pour me délasser.
Ce mercredi là, Maîtresse arrive en manteau de fourrure, le visage caché par un masque et dans l’ombre d’une capeline noire. Bon sang, mais je ne la verrai jamais ou quoi ? Elle entre d’une démarche autoritaire, repère le trône que j’ai installé au milieu du salon et s’y assied.
« À genoux devant ta reine. »
Oups, fasciné, j’ai failli oublier. Je tombe à genoux et prends avec respect le pied qu’elle me tend. Ses jambes, d’une beauté à couper le souffle, sortent de la fourrure, gainées d’un nylon noir très fin. En extase, hypnotisé par une telle beauté, je ressens tout de même l’infime secousse du pied que je tiens, ordre évident de lui retirer ses chaussures en daim noir. Je relève ensuite, avec le système électrique, la partie avant du fauteuil pour qu’elle allonge ses jambes, tout en inclinant le dossier pour qu’elle se délasse. Je masse alors avec délice ces pieds dont je connais le contact, attendant patiemment que Maîtresse impose la suite.
Comme toujours, elle prend le temps, SON temps… fait bouger dans mes mains les doigts de ses pieds, aux ongles parfaitement vernis, un sourire étrange au coin des lèvres.
« Nous sortons, ce soir. D’où le manteau. Regarde pourquoi. »
Lentement, Nour fait glisser les deux pans du mateau tout en écartant le masque de son visage et le chapeau de ses cheveux…
« OOOH ! » je ne peux retenir devant le spectacle : à part ses bas, Maîtresse est totalement nue. C’est déjà fascinant… mais son corps, que j’imaginais d’une méditerrannéenne bronzée aux cheveux bruns, est couleur ivoire, couvert de taches de rousseur, du roux de sa chevelure qui, sortant de la capeline noire, roule sur ses épaules comme un torrent de feu ! De ce brasier émergent les deux émeraudes taillées en amandes de ses yeux, évoquant la profondeur de la mer sous les tropiques, soulignés d’un fin liseré noir, le même qu’autour de ses lèvres pleines, légèrement teintées de ce même roux, qui déjà incendie mon cœur. Une flammèche de ce feu semble sortir d’entre ses jambes croisées, mettant en valeur la perfection de son ventre blanc, ponctué d’un petit nombril au creux parfait. Les taches de son corps semblent sortir du pinceau de Seurat, le peintre pointilliste, car plus nombreux et plus foncées autour des formes, elles en soulignent le volume. C’est le cas de ses seins, splendides globes ombrés de roux, dont les aréoles très claires sont pareilles à deux larges taches de plus, supportant deux tétons roux, eux aussi.
Elle est d’une immobilité inquiétante, mais lentement, fermant ses yeux, elle s’étire et, la frottant sur l’autre, me présente une jambe… bien sûr, je dois enlever ses bas.
Une fois Maîtresse nue-jambes, donc complètement nue, je me sens comme une fourmi au pied de l’Everest !
Calme-toi.
Tu vas faire une chose qui ne t’arrivera pas souvent.
Tais-toi.
Baise-moi
Je prends cet ordre comme un uppercut à l’estomac. Que faire ? Obéir, bien sûr. Comment ? Thierry, fais confiance à ta Maîtresse, si elle te dit de lui faire l’amour, elle sait ce qu’elle fait.
Allongeant complètement le fauteuil de relaxation, le « trône » devenant « couche » pour l’occasion, je laisse mes mains et mes lèvres courir, parcourir les vallées de son corps, essayant d’imaginer qu’à chaque place de peau que j’embrasse, le plaisir de Nour me revient par mes lèvres, pour me dire de continuer ou de varier les caresses. En fait, c’est ce qui se passe réellement : ma bouche, qui n’y pensait pas, devient folle en passant dans le courant d’air de son souffle, et nous nous embrassons malgré nous, échangeant tout autant nos goûts que nos idées de l’amour… Juste au moment où je commence à le désirer, un infime mouvement de sa cuisse m’invite à la pénétrer, comme si ni elle ni moi ne pouvions nous en empêcher, et la force de nos muscles combinée à la douceur de nos gestes parfaitement synchrones nous procure rapidement un splendide orgasme simultané…
Même le repos qui suit, silencieux, se passe de commmentaire.
Toi… tu es amoureux. Et moi aussi. La seule différence, c’est que moi, je commande et toi, tu obéis. Rien à voir. Je fais partie des reines, toi des laquais serviles. Nous, notre classe, est habituée à vous utiliser pour notre bon plaisir, comme des sous-humains, du bétail. En quelque sorte, une fois bien dressé, tu seras mon chien, et souvent… ma chienne, si tu vois ce que je veux dire.
À présent, fais ma toilette et rhabille-moi. Enfin… couvre-moi, ceci est ma tenue pour sortir ce soir, nous allons au ‘‘Facing Bull’’, un club privé DS où je connais… déesses et diablesses.
Un bain moussant, quelques attentions de soumis, deux gifles plus tard, Maîtresse est prête, ses fines chevilles gainées de noir dépassent de son manteau pour plonger dans ses escarpins… beauté parfaite. Elle sort mon costume du sac qu’elle avait apporté : slip minuscule en dentelle, faux smoking à velcros, qui se détache en un instant et bien entendu, collier en cuir rouge clouté. Elle teste la laisse en me tirant vers le bas jusqu’au sol avec autorité. Je remarque que, attachée au collier avec un mousqueton, c’est en fait une cravache… hum, impressionnant.
Que dire du ‘‘Facing Bull’’ ? À l’entrée, une petite femme, montée sur des talons à plateforme, bombe atomique de sex-appeal, nous accueille avec sévérité. Elle reconnaît Maîtresse et devient plus polie. Une fois entrés, je remarque qu’elle fait signe à l’un des videurs, l’air sévère, le fait mettre à quatre pattes et disparaît avec lui derrière un rideau rouge…
Nour est à son aise. Elle semble dominer chacun et chacune parmi les clients. A un moment, elle claque dans ses doigts et tend son bras. Hésitant, je lui enlève son manteau… c’est bien ce qu’elle voulait : la voilà nue au milieu des convives ! Esquissant un pas de danse, elle s’assied sur un fauteuil et m’ordonne de m’agenouiller.
Les regards se tournent… elle fait son show. Ça semble l’exciter. Satisfaite de l’effet produit, elle m’attire par le collier pour détacher d’un seul coup les velcros de mon smoking. Me voilà nu, en minislip de dentelle, en position d’obéissance (je ne dirais pas « le doigt sur la couture du pantalon », je n’en ai plus).
D’un coup de menton autoritaire, elle m’ordonne de la lécher et je m’aperçois qu’elle est trempée… Le DJ met un vieux morceau de Grace Jones, un must dans le milieu DS : « Use me ». Les regards se font de moins en moins discrets, c’est à présent un attroupement autour de nous. J’apprendrai plus tard que cette scène n’est pas si fréquente ici, et qu’il se passe bien des soirées où tout le monde garde une attitude « correcte », mais Nour a décidé de « dérider les fesses » des clients ! Quelques dominas, troublées d’excitation, se font lécher par le premier homme venu, d’autres femmes tentent d’attirer l’attention en se déshabillant… une petite jeune s’approche, m’attrappe les hanches et mime une sodomie sous les rires de ses copines. Nour la foudroie du regard, l’éjecte quasiment, puis hypnotise la salle en se cambrant, les jambes croisées dans mon dos, agrippant mes cheveux pour secouer rageusement ma tête, frotter mon visage, contre son sexe et son anus, puis m’exhibant aux regards, luisant de mouille…
Soudain un bruit de foule se fait entendre, un brouhaha dans lequel on distingue vaguement un nom… Ramou ?… Ramatou ?… Maîtresse me repousse. Le DJ monte le volume, des yeux se détournent vers la piste de danse… une panthère noire se déhanche là-bas, entourée d’hommes et de femmes à genoux, et commence, comme beaucoup de dominatrices le font déjà, à s’effeuiller. Son sourire félin, sa peau incroyablement sombre, ses seins fantastiques à présent libérés et son style de danse d’un érotisme sauvage font chauffer l’ambiance au rouge. En cinq minutes elle est la reine, et l’ambiance devient aussi folle qu’elle. Jambes nues, les pieds dans des boots ajourés à talons de quinze centimètres, elle dépasse de la foule et bien des danseuses sont à la hauteur de sa minijupe en cuir, qu’elle remonte milimètre par milimètre au rythme de la musique sous le nez des proies qu’elle se choisit. Elle ne porte pas de culotte, et son sexe agit par hypnose, poussant irrésistiblement chacun et chacune à s’approcher, par une attraction presque magnétique…
et recevoir une gifle magistrale de Ramatou, qui prend alors un air d’aristocrate outragée, avant de s’attaquer à la proie suivante… Elle aperçoit alors Nour, toujours dans son fauteuil. Maîtresse me rattrape par le colback : « reprends où tu en étais, vite… » je replonge entre ses cuisses, que je sens me serrer avec plus de force encore. Je commence à comprendre en entendant la voix grave à l’accent africain s’approcher, plus près… et inspecter Maîtresse d’un air gourmand :
« Oh, oh, la belle petite poule blanche ! Ça pour une blanche, c’est une blanche. Tu aimes le réglisse, mignonne ? » Toujours en rythme, la grande africaine enjambe totalement le fauteuil de ses grands compas et commence son déhanchement, sa remontée de jupe, à quelques centimètres de la bouche de Nour… « Il a la langue dans ton petit trou, ton soumis, hein ? Cochonne ! Bien, s’il sait se servir d’une langue, on va s’amuser tous les trois !
La fée noire ondule de plus en plus, chaque mouvement de son bassin amène son ventre pratiquement au contact de la merveilleuse bouche de Nour…
N’y tenant plus, celle-ci lâche mes cheveux, agrippe la jupe de cuir, la remonte complètement et dans un grognement éperdu embrasse furieusement la chatte noire, m’envoyant dans la figure une giclée vaginale de plus, jouissance que j’avale avec délice…
« Eh larbin, sors ta queue et baise-la dans son cul, ta salope de Maîtresse, fourre plutôt ton nez dans le mien, comme forcé d’obéir, j’introduis ma queue douloureusement raide dans l’anus de Maîtresse, qui se met de suite à caresser son clitoris frénétiquement. Toi, ma belle pute rousse, lèche-moi plus fort, caresse-moi, tu aimes ça hein, salope ! Masse mes fesses, écarte-les que ton gros porc me lèche le trou du cul pendant que tu me bouffes la chatte ! T’as compris, l’esclave, tu lèche bien profond, sinon… tu vas voir comment je me sers d’une cravache, toi ! »
Nour a les doigts crispés sur les fesses couleur anthracite et les écarte, je plonge dans la face Nord de la reine africaine, sillon noir dégoulinant de sueur âcre, odorante, salée, pendant que mon sexe tendu à mort provoque les gémissements de Nour, plongée dans la face Sud…
Autour de nous, la chaleur sexuelle est tellement montée que les femmes gémissent, pour la plupart léchées par un ou plusieurs esclaves de sexe indéterminé. La musique est à présent délibérément porno, rythmée et lancinante comme les exclamations des dominas qui regardent de tout près avec perversion, leurs esclaves serrés entre les cuisses, et jouissent en touchant, massant ou léchant une fesse, un sein ou un pied.
Soudain, une douleur me tranche la cuisse, je hurle dans… le noir ! C’est la cravache, la princesse africaine me cingle comme un cheval, ça semble exciter son sadisme car elle tressaille à chaque fois que je crie entre ses fesses. Elle se met à scander les coups « Tchac ! Tchac ! Tchac ! » mes hurlements de douleur sont étouffés par la prison de chair noire où je suis retenu, mais Ramatou semble adorer ces vibrations et frappe de plus belle… puis soudain « Hhaahh ! » elle vacille sur ses longues jambes de girafe, affaiblie par un spasme incontrolé, sans doute une première onde de jouisance, et tombe en appui sur nos deux bouches, unies cette fois pour la jouissance d’une maîtresse commune…
Allez-y, mes deux petites salopes, faites jouir votre reine ! Hooo…ouiiiiiiiii
Elle se redresse et masse son clitoris à toute vitesse. Entre ses jambes, j’aperçois alors Nour comme folle, les yeux rivés sur la chatte qui la domine, ouvrant la bouche comme pour quémander… Ramatou éjacule en secouant son sexe, couvrant de cyprine le visage de Maîtresse, puis se plaque sur elle tout en me tirant entre ses fesses par mon collier :
« Renfonce-moi cette langue, couillard… ooOOH, MES PETITES SALOOOOOPES, JE JOUIIIIIIIS ! TTttiens, régale-toi la pute rousse ! TTTIENS, TIENS ! »
S’appuyant encore plus fort sur le visage de Nour, elle lui arrache un gémissement… jouissance ? On dirait bien, car elle aussi se caressait frénétiquement et vient de s’arrêter… la déesse noire ondule encore, elle retient ma langue dans son cul, et dit doucement à Maîtresse « Lèche-mon jus, ma chérie… ». Je sens Nour empressée, se régaler amoureusement à cette toilette. Les mouvements ralentissent, s’arrêtent, les reines sont essouflées.
« Maintenant, je te pique ton lècheur, ma cochonne ! Viens par ici, toi. »
Accrochant la boucle de la cravache à mon collier (tant mieux, c’est qu’elle n’a plus l’intention de me frapper), elle me fait traverser toute la boîte surchauffée, jusqu’aux toilettes. Une fois enfermés, Ramatou me plaque contre le mur, me crache à la figure, trois fois, puis lèche mon visage de sa langue rose, d’une douceur étonnante… s’approchant de mon oreille, elle murmure « Pardon, Seigneur, je suis une vilaine fille, je mérite d’êtr punie, laissez-moi vous sucer, je vous en supplie ! » et parcourant mon torse de ses longues mains, s’agenouille devant ma queue qui tend la dentelle… Abasourdi, je me demande ce que ça cache… mais rien, elle attend. Il faut faire quelque chose, Ramatou veut un jeu de rôle, je suis son esclave… allez, je décide d’obéir, d’autant plus que je n’ai toujours pas joui. Me forçant à rentrer (aussi) dans le rôle, je la saisis par les cheveux et dégage mon sexe. Ramatou gémit bizarrement, comme si je l’avais frappée, puis elle me prend en bouche et me fait gicler en quelques secondes ! Elle m’aspire, avale tout mon sperme, et se relève en titubant, l’air complètement saoûle : « Mer… merci maî.. maître, je suis votre chose… elle m’embrasse, ses lèvres sont charnues et fermes, sa bouche est un régal, même avec tout ce sperme… puis de nouveau plaquée contre moi, sa force semblant revenue, elle chuchote dans mon oreille :
« Pas un mot de ça, à personne, hein ? Je pourrais te le faire regretter, tu le sais, tu te tais. »
Empoignant la laisse, elle me fait re-traverser toute la boîte, hurlant des ordres et des insultes « Sale porc, t’as compris où est ta place ? Sous mes pieds, ver de terre, et dis merci Maîtresse ! » mais Nour est là, rhabillée, et prend d’un geste sec la cravache des mains de Ramatou. Longuement leurs deux regards se croisent, comme des tirs d’armes lourdes… de sous-entendus.
Nous quittons le ‘‘Facing Bull’’ sans un mot. Le taxi que nous prenons la dépose d’abord, j’embrasse son pied quand elle en sort, elle me caresse les cheveux…
– Je sais très bien ce qu’elle t’a fait aux toilettes, je connais les dominas, tu sais ! Allez, bonne nuit et ne fais pas de cauchemars, pense plutôt à ce qu’on a fait avant !
– Mais, v…
– TAIS-TOI ! Je t’ai ordonné de répondre ? Non. Alors file.
Le taxi n’a rien perdu de la scène, pendant toute la fin du parcours il me regarde d’un air torve. N’empêche… domination… soumission… quel monde fascinant.