8 CHOSES À SAVOIR SUR LE SADOMASOCHISME

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Menottes, fouets, combinaisons en cuir… Le sadomasochisme (SM) est une pratique sexuelle plus que taboue. On se demande souvent comment certains parviennent à avoir du plaisir dans la douleur ? Quels couples se laissent tenter ? Quelles sont les règles et les codes ? Medisite vous répond avec Manon Bestaux, sexologue clinicienne.

Le sadomasochisme c’est quoi ?

Le terme sadomasochisme (ou « SM ») fait référence aux écrits respectifs du Marquis de Sade relatant le plaisir de faire mal aux autres et de Leopold Van Der Masoch qui a écrit l’éloge de la soumission sexuelle. L’un a besoin d’avoir mal ou de se faire humilier pour ressentir du plaisir, c’est le masochiste. L’autre, le sadique, utilise les coups, les mots qui blessent dans son scénario érotique. « Comme dans toutes pratiques sexuelles, la dimension amoureuse est essentielle. Se retrouver sans préparation dans l’une ou l’autre des situations peut constituer un traumatisme. Le dialogue est nécessaire pour comprendre et ainsi choisir de rester ou non dans ce jeu érotique entre adultes consentants » précise Manon Bestaux, sexologue.

Dominant ou dominé ?

Une relation sexuelle « SM » se déroule sous forme de scénario. Un rôle est donné à chacun, il doit y avoir un dominant et un dominé. « Le sujet dominant dirige la mise en scène.Le but est en quelque sorte de révéler les capcités de son acteur (ou actrice) fétiche à obéir sans réfléchir, pour que la pièce soit réussie », explique la sexologue.Même s’il est vrai que l’on voit plus souvent des images de femmes les mains attachées ou les yeux bandés, le rôle de chacun n’est pas définitif. « C’est comme un jeu, il faut se laisser aller et tout essayer, intervertir les rôles parfois. Par exemple dans un cas de dysfontion érectile , il peut-être rassurant pour l’homme de décider d’un jeu où il n’a pas le droit de pénetrer. Il n’y a plus de pression de performance et il peut lâcher prise. », ajoute notre interlocutrice.

Prendre du plaisir dans la douleur

Cela peut paraître difficile à comprendre mais certaines personnes ont besoin de la douleur pour ressentir de l’excitation. Ce mode de fonctionnement sexuel dépend de son passé, de ses premières expériences. « Prenons l’exemple d’un premier rapport non imposé mais douloureux chez une femme. Elle peut avoir construit sa sexualité en oubliant cette douleur, peut-être par amour et au final la douleur fait partie du chemin vers le plaisir » explique Manon Bestaux.
Est-il possible d’obtenir du plaisir autrement ? Oui bien sûr mais ça se travaille. « Il faut apprendre à bien connaître son corps et la façon de se faire plaisir notamment en passant par la masturbation » explique notre interlocutrice.

Le safeword : établir des limites

Dans une relation « SM », il peut arriver que certains couples utilisent des safeword. En clair : des mots de passe qui permettent de prévenir l’autre qu’il dépasse les limites. « Ce genre de code est important. Lea confiance est essentielle puisqu’il y a douleur et plaisir, chacun doit être libre de cesser le jeu. Dans une relation « SM » il n’y aucune notion d’obligation », explique Manon Bestaux.

Faut-il absolument utiliser des accessoires ?

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Cravache, menottes, combinaison de cuir… Le « SM » est souvent associé à ce type d’accessoires. Au-delà d’une utilisation scénaristique, ils servent également à stimuler les personnes qui ne connaissent pas leur corps… ou qui n’osent pas le connaître. « On peut se débrouiller sans, mais cela peut par exemple servir d’intermédiaire lorsqu’une personne n’ose pas laisser l’autre toucher à son intimité » explique la sexologue. Par exemple, « un objet plutôt qu’une main peut aider à dépasser la honte pour quelqu’un qui n’ose pas masturber ».

Un truc de riche ?

Banquettes en cuir, masque à plumes, tenues affriolantes… Quand on parle de sadomasochisme, la plupart des gens imaginent de riches PDG qui laissent libre cours à leurs fantasmes dans des clubs libertins branchés. Pourtant les relations « SM » ne sont pas réservées à une certaine classe sociale. « Les accessoires peuvent être chers. Mais on peut faire sans. Il s’agit de laisser libre cours à son imagination, on peut tout simplement se servir d’un foulard » fait remarquer la sexologue. « Le principal est de trouver ce qui fait monter le désir de soi et de l’autre. »

Le SM, une perversion ?

Immorale, perversion, déviance… Dans l’imaginaire collectif, les relations sadomasochistes sont considérées comme anormales. Pourtant, elles peuvent permettre à certains couples qui ont du mal à faire monter le désir de retrouver leur libido. « Ce n’est pas conventionnel oui, on sort de la routine : préliminaire puis pénétration » reconnaît Manon Bestaux, sexologue. Mais « il ne faut pas oublier la dimension amoureuse dans une relation sadomasochiste, il faut le prendre sous forme de jeu, de mises en scène qui permettent de sortir de cette routine ».

Une relation consentie

Même si une relation sexuelle « SM » impose à l’un d’avoir mal, cela n’a rien d’une relation forcée. Elle doit avoir lieu entre deux êtres libres et consentants. Une relation de ce type implique d’ailleurs plus de confiance que les autres. « La communication avant est importante, il ne faut pas avoir peur d’en parler et de bien définir les règles » souligne Manon Bestaux. Il est nécessaire de se connaître, savoir pourquoi on en a besoin et oser le faire traverser à l’autre.

Un risque de manipulation ? Il ne faut pas confondre le sadisme psychologique et une relation « SM » dans laquelle il ne doit pas y avoir de manipulation. Dans une relation sexuelle de ce genre, l’un prend du plaisir à rabaisser l’autre mais ce dernier aime également sa position de dominé. Le plaisir est égal, personne ne doit tirer profit de l’autre. Une nuance tout de même : « Si une femme pense qu’il n’y a qu’un seul homme capable de lui donner du plaisir, elle peut se retrouver à suivre cet homme là dans tous ses fantasmes sans être consciente de sa soumission », explique la sexologue.

source : http://www.medisite.fr/pratiques-sexuelles-8-choses-a-savoir-sur-le-sadomasochisme.508913.80.html?page=0%2C7

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