Je venais d’avoir quarante ans et, pour mon anniversaire, j’avais décidé qu’il était temps d’assumer mes désirs les plus profonds. Depuis plusieurs années, la littérature érotique m’accompagnait et le BDSM occupait de plus en plus mes pensées et mes fantasmes. Ma compagne le savait sans le savoir. Notre relation était puissante mais restait vanille et je ne l’imaginais pas me dominer ou moi la dominer.
Et à la réflexion, je reste convaincu qu’une relation ne peut pas changer radicalement de nature en la matière, que l’engagement que signifie la Domination ou la soumission suppose qu’elles soient présentes dès l’origine d’une histoire.
Mais je sentais un désir de soumission de plus en plus présent en moi. Alors j’ai cherché et j’ai trouvé le contact d’une dominatrice SM. Son pseudo m’a séduit, Caprice. et après des échanges assez longs, elle a daigné me rencontrer. Elle n’acceptait pas en effet n’importe qui n’importe comment. Elle voulait être certaine de la décision, précisément. Car elle concevait la soumission comme un voyage au long cours.
Première rencontre avec une dominatrice SM
Pour notre première rencontre, je décidai de l’inviter dans un de ces restaurants pointus, où un chef japonais renouvelait, déjà à l’époque, la cuisine française. J’avais bien sur prétexté un diner d’affaires. Ma compagne ne m’avait pas posé de questions. Elle avait confiance et n’était pas jalouse.
Ce soir là, je passe prendre Caprice devant chez elle. Je me suis douché, rasé, parfumé avant de partir. Cependant, je suis très nerveux. Ainsi, je sens l’accélération de mon rythme cardiaque et je vis toute cette attente comme sous acide. Des images se succèdent dans ma tête, moi nu à ses pieds recevant ses ordres et l’angoisse de ce premier moment. Que va t’il se passer?
Je l’appelle depuis mon portable peu avant d’arriver. Quelques minutes d’attente et Elle sort, je la vois. Elle me fascine sans avoir rien dit ni fait, et déjà elle me terrorise. Je sens survenir une érection très puissante.
Je sors de la voiture pour la saluer. Elle sourit, en conquérante sure de son fait. Je dois la faire monter à l’arrière, lui ouvre la porte bien sur et dois à sa demande boucler sa ceinture. Ma main ne peut donc que frôler sa poitrine, ou en tous les cas elle fait en sorte qu’elle le fasse.
- contrôlez vos gestes, mon ami. Vous n’avez pas encore mérité mes faveurs.
Mes mouvements sont, un instant, suspendus. Je n’arrive qu’à bredouiller :
- Oui bien sur Madame!
Caprice, dominatrice SM, très expérimentée!
La porte se referme. Je crois que c’est moi qui la ferme mais à cet instant, je suis dans un rêve de coton. Mes sens sont déréglés et mon rapport au monde est devenu flou.
Je respire puis je me reprends. Je m’assieds à ma place devenue celle d’un chauffeur.
- Il vous faudrait une casquette, mon ami!
Je m’entends acquiescer.
- souhaitez vous un peu de musique?
Elle me dit préférer le silence.
Pendant tout le trajet, une vingtaine de minutes en ce jour de juillet, je la vois me fixer dans le rétroviseur, avec toujours le même sourire narquois. Elle est une dominante naturelle, clairement habituée à faire plier n’importe quel homme.
Je m’applique à conduire sans à-coups.
C’est seulement alors que je réussis à reprendre suffisamment mes esprits pour la voir vraiment.
Elle est plus âgée que moi, d’une dizaine d’année. Habillée de noir avec une chevelure longue et sombre elle aussi. Un court manteau léger d’été, un chemisier, une jupe de cuir. L’on devine un bustier sous le tissu. Elle ouvre d’ailleurs un bouton ou deux pour laisser apercevoir la naissance de ses seins.
- Restez concentré, je ne veux pas d’un chauffeur qui aurait un accident.
Nous faisons plus ample connaissance au restaurant.
Nous arrivons, je la fais descendre et nous entrons dans le restaurant où elle est accompagnée à la table par le responsable de la salle. Je ressors pour aller garer la voiture qui est en double file puisqu’elle a indiqué qu’il était hors de question qu’elle marche depuis le parking pourtant tout proche.
Cinq minutes après, je la rejoins .
- alors, mon ami, comment allez vous maintenant ?
En fait, je suis aux anges. Je lui dis vivre un début de rêve. Ensuite, je commande deux coupes de champagne, après bien sûr avoir vérifié qu’elle en avait envie. Elle me fixe, je me sens nu. En fait, je suis déjà à sa merci!
- qu’est ce qui vous fait penser que vous êtes un soumis ou que vous pouvez le devenir ?
Je lui explique l’éveil de ma sexualité dans la pré adolescence. L’effet que m’avait fait une bande dessinée qui se déroulait dans l’antiquité et dans laquelle un jeune garçon, compagnon du héros, se retrouvait prisonnier et esclave, enchainé, devant travailler dans une mine. Un des carrés montrait le garçon et ses liens de métal dans un pagne, et cette vision m’avait électrisé. J’avais par la suite taillé un de mes pantalons de coton usé et en avais fait un pagne,.
M’improvisant couturier, je m’étais fabriqué des chaines avec des trombones. Et, les portant certains après-midis de solitude, je me masturbais frénétiquement, m’imaginant aux pieds d’une princesse de famille royale qui déjà me punissait pour ne pas savoir répondre à ses ordres. Il va sans dire qu’à l’âge que j’avais alors, douze ou treize ans, je n’avais jamais lu Sade et encore moins Sacher Masoch.
Premier faux pas en tant que soumis!
Sa serviette tombe alors.
- ramassez-la, mon ami!
Je m’exécute.
- Vous auriez du mettre un genou en terre et me la présenter plus humblement!
De nouveau, mon rythme respiratoire s’accélère. Mais le chef de salle s’approche pour prendre la commande. Nous n’avons pas décidé. Enfin, je n’ai pas décidé et je ne lui ai pas demandé ce dont elle a envie. Cependant, elle s’adresse à lui et commande pour elle-même et en me désignant, elle ajoute :
- lui prendra le tartare de saint-jaques et c’est tout. Il n’a pas faim. Vous pourrez le servir avec mon turbot. Choisis le vin!
C’est la première fois qu’elle me tutoie et elle choisit de le faire en présence d’une tierce personne. Je choisis un Hermitage blanc, un de ces vins blancs de côtes du Rhone que j’affectionne.
Elle commence à parler de ses expériences mais aussi d’elle, de sa vie.Ainsi, elle a une fille et elle est corse d’origine. Enfin, elle voue un culte à l’armée, et sa fille s’est d’ailleurs engagée quelques temps.
Elle me parle de ses amants, de la manière dont elle vit le BDSM. Le soumis doit demander, dit-elle, de passer d’un stade à un autre, depuis le soumis simple jusqu’à la positon de véritable esclave. Pour motiver la désir du soumis, elle ne fait, dit-elle toujours, dans un premier temps que faire miroiter ce que recouvre l’étape suivante.
- C’est le soumis qui doit désirer, je suis moi la Maîtresse du désir!
Début de mon éducation pour devenir un bon soumis!
Elle fait tomber de nouveau sa serviette.
- fais mieux que la dernière fois!
Je mets un genou à terre, prends la serviette d’une main et la lui présente.
- c’est mieux mais pas parfait. La prochaine fois, vous me remettrez la serviette en inclinant la tête et en regardant le sol. Vous attendrez mon commandement et vous la poserez délicatement sur mes genoux.
Je suis cramoisi de trouble. Et je constate qu’elle m’avait de nouveau vouvoyé.
- Pour l’instant, vous m’appellerez Madame. Vous devrez gagner le droit de me nommer Votre Maitresse.
Le repas se poursuit, au moins pour elle. Nous continuons de parler d’une façon plus générale. Elle s’intéresse à l’ésotérisme, elle est thérapeute spécialisée dans les médecines douces. Ainsi, elle utilise des huiles essentielles.
Enfin, elle commande une bouteille d’eau.
- Buvez la entièrement. Vous avez deux minutes.
Le serveur, intrigué par notre couple curieux, commence à régulièrement nous observer. Il semble se douter de quelque chose. Il prend un malin plaisir à venir à la table et à s’adresser exclusivement à elle pour des prétextes variés, plus que le seul service ne l’aurait exigé.
Cette magnifique dominatrice SM m’accepte en tant qu’élève!
Il me voit boire frénétiquement. La bouteille se vide, et le voila qui s’approche.
- elle est déjà terminée, peut-être en désirez vous une autre?
- Mais oui tout à fait, dit-elle en me lançant un petit rire amusé et plongeant ses yeux dans les miens.
La seconde bouteille arrive donc.
- eh bien buvez la. Vous avez deux minutes de nouveau!
Deux litres d’eau en dix minutes. Evidemment, l’effet escompté ne se fait pas attendre.
Je commence une phrase comme
- pardonnez moi, je dois aller aux toilettes!
- Non, restez assis. Vous irez lorsque je vous dirai que vous pouvez le faire. En attendant, ramassez ma serviette!
Et elle la jette à terre.
Je mets un genou en terre, incline ma tête et regarde le sol en lui présentant la serviette. Un moment qui me semble interminable se passe, tandis que je reste ainsi et que, je le sens, tout le restaurant, relativement petit et avec des tables espacées heureusement, nous regarde.
Enfin son ordre arrive.
- Placez la sur mes genoux » .
Je m’exécute.
- Voilà rasseyez-vous!
Elle rit.
- alors mon ami, vous progressez. Je pense que je vais pouvoir faire quelque chose de vous!
A suivre
wouha belle histoire