L’éducation dans le BDSM (2)

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L’éducation dans le BDSM

Consentement libre, éclairé, continu et révocable dans le BDSM

Le consentement est la fondation de toute interaction BDSM. Il est le socle sur lequel chaque relation doit se baser (même en dehors du BDSM). Elle permet d’aborder de manière sereine les différents aspects, de se poser les questions en amont et d’éviter les erreurs d’interprétation et je jugement. Vous avez également la possibilité de réaliser ça sous forme de contrat oral et écrit afin de garder une trace des échanges. Dans la pratique, un accord oral peut être suffisant.

Consentement Libre

Chaque participant doit être en mesure de donner son consentement sans pression ni coercition. Chacun doit être en mesure de prendre une décision en toute autonomie. La personne donneuse à un rôle crucial. Vous avez souvent l’ascendant psychologique sur votre partenaire. Vous devez lui laisser du temps seul pour qu’il puisse réfléchir sans pression et si besoin, répondre à ses questions. Pour la personne receveuse, vous devez prendre le temps de réfléchir et de vous demander si vous êtes libre dans vos choix. N’ayez pas peur de vous affirmer.

Si vous avez un doute ou une peur, cela est souvent le premier signe que quelque chose ne va pas et il est encore temps pour vous de discuter ou d’arrêter. Pour les donneurs, ne vous forcez pas à réaliser une pratique dont vous n’êtes pas sur de la maîtriser entièrement, cela nuirait à la sécurité des participants.

Consentement Éclairé

Les participants doivent comprendre pleinement les activités auxquelles ils s’engagent, y compris les risques physiques, psychologiques et émotionnels de chaque pratique. Cela implique une communication ouverte et honnête sur les désirs et les attentes de chacun. Le rôle du donneur est d’apporter un maximum d’information au receveur. Vérifier pour chaque pratique que la personne a bien compris les tenants et aboutissants. Faite répété au receveur comment se déroulera la séance et les risques afin d’être sur qu’il n’y a pas de mauvaise interprétation ou d’oublie (homme de fer). Pour les personnes receveuses, posées des questions, même s’il elles vous paraissent futiles. Reposez-les si jamais vous avez mal compris.

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Pour les deux personnes et d’une manière générale, renseignez-vous sur les dangers et les risques liés à vos pratiques. N’hésitez pas à faire appel à quelqu’un d’extérieur et de confiance pour vous aider dans votre démarche. Un œil supplémentaire et en dehors de votre dynamique pourra vous aider à ne rien oublier et à déceler d’éventuel problème de compréhension.

Pour les personnes avec des handicaps mentaux, il est d’autant plus crucial d’établir un consentement éclairé. Il ne sera pas toujours évident de comprendre la psychologie et les besoins de votre partenaire. Suivant les handicaps, cette étape peut être plus ou moins compliquée. Avant d’engager une discussion sur le consentement, il est important d’évaluer la capacité de la personne à comprendre la situation. Cela peut impliquer de discuter avec des professionnels de la santé ou des proches qui connaissent bien la personne. Lorsque vous expliquez les activités ou les implications, utilisez un langage simple et évitez le jargon. Assurez-vous que la personne comprend ce que vous dites.

Consentement Continu

Le consentement n’est pas un acte unique, mais un processus dynamique. Cela signifie que les participants peuvent retirer leur consentement à tout moment, et que les limites peuvent être redéfinies au fur et à mesure de l’expérience en cours et à chaque « séances ». Il est essentiel de vérifier régulièrement le bien-être de chacun. Si une pratique supplémentaire est demandée en cours de la « séance », vous devez recommencer le processus. Il n’existe pas de consentement implicite !

Consentement Révocable

Le consentement peut être retiré à tout moment et sans justification de la part des deux partenaires. Si le consentement est révoqué, cela n’est pas forcément de votre faute ni de celui de votre partenaire. Vous devez dédramatiser. Mieux faut stopper si vous ne maîtrisez plus la situation que d’aller trop loin. Tout consentement rompu peut avoir de graves conséquences psychologiques pour les deux parties et en particulier pour le receveur comme un sentiment de trahison, de peur et d’anxiété. Cela peut affecter la confiance en soi et la capacité à établir des relations saines à l’avenir et causer des dommages irréparables à la dynamique entre les partenaires, rendant difficile la réconciliation, voir une difficulté à rester dans le BDSM.

De plus, certaines pratiques peuvent être dangereuses pouvant mener à des blessures physiques, car l’une des parties peut ne pas être prête ou disposée à participer à une activité. La violation du consentement peut également avoir des répercussions sur la communauté BDSM dans son ensemble, en créant un climat de méfiance. Rompre le consentement peut avoir des implications légales et pénales, notamment si cela est perçu comme une agression ou une violence. Pour éviter cela, il est essentiel d’établir des mots et des signes de sécurité pour signaler une nécessité d’arrêter ou de ralentir.

Mots et signes de sécurité

L’utilisation de mots ou de signes de sécurité est une pratique courante dans le BDSM et je dirais même nécessaire. De préférence, les mots utilisés ne doivent pas avoir de liens avec le BDSM, ils doivent être courts et faciles à retenir et distinguables. N’utilisez pas des mots alambiqués qui seront durs à retenir. Pensez que le moment où ces mots seront utilisés, vous risquez d’être dans un état second. Il vous sera donc difficile de vous en souvenir et de les prononcer. Prévoyez différents mots pour : ralentir, intensifier, stopper une pratique, mais continuer la séance. Mais obligatoirement un mot pour stopper totalement la séance.

Il en va exactement de même pour les gestes de sécurité (cela arrive si vous avez la bouche bloquée). Le donneur a pour rôle de vérifier que vous laissez la possibilité de réaliser ces gestes ou mots et le receveur qu’il peut les réaliser quitte à les vérifier avant de commencer la pratique. Un double check est mieux et garantit que le consentement reste actif.

Respect des limites

Chaque participant doit respecter les limites établies par les autres au début de la séance. Cela inclut les limites physiques, émotionnelles et psychologiques. Elles ont normalement été décrites avant la séance et font partie intégrante du consentement. Vous pouvez avoir des limites négociables ou strictes. Le non-respect est une violation du consentement et doit donner l’alerte aux participants et nécessite de mettre fin à la « séance ».

Communication dans le monde du BDSM

Une communication ouverte et honnête est cruciale. Elle permet d’éviter les incompréhensions qui peuvent vous porter préjudice. Le respect et l’empathie sont primordiaux pour une bonne communication. Restez à l’écoute de votre partenaire, de ses sentiments et de ses besoins. Cela permet de créer un environnement positif et détendu. Cette communication doit réaliser en permanence. Trois grandes étapes s’en dégagent.

Avant la séance

Discutez des limites, des désirs et des attentes de chaque partenaire. Le donneur et le receveur n’ont pas forcément les mêmes attentes et vous n’est pas là pour imposer votre volonté. Cela inclut les pratiques à éviter et celles qui sont souhaitées. Parlez de vos allergies, de vos appréhensions, de vos peurs, de votre vision du BDSM, etc. Prenez le temps de connaître votre partenaire et sa psychologie. Ne vous lancez pas dans une séance sans en savoir plus sur son fonctionnement. Tout cela doit amener au consentement décrit précédemment.

Pendant la séance

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Restez attentif aux signaux verbaux et non verbaux. Réalisez des feed-back continus, cela peut inclure des discussions sur ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas. N’oubliez pas les mots et gestes de sécurité. Encouragez un retour d’information constant aide à ajuster les pratiques en temps réel pour s’assurer que tout le monde se sent bien.

Après la séance

Après une session BDSM, il faut prendre le temps de discuter de l’expérience. La personne receveuse vit des expériences intenses physiquement, mentalement et émotionnellement. Le donneur n’est pas à part, sa participation peut vraiment l’épuiser. Cela permet de partager ce qui a été apprécié, ce qui pourrait être amélioré et d’évaluer l’état émotionnel de chacun. Ce débriefing renforce la confiance et aide à construire une meilleure dynamique pour les futures interactions.

Il est également important de faire une introspection de ce que l’on a vécu, nos échecs et nos réussites et ce qu’on peut améliorer. Ainsi, vous pourrez mieux comprendre vos besoins et ceux du partenaire, vous encourager pour les prochaines fois et vivre une relation plus épanouie. Pensez aussi à manger et à vous hydrater pour reprendre des forces et aider votre organisme à récupérer.

L’aftercare après la séance BDSM

L’aftercare est principalement pratiqué après la séance et complète ce qui a été dit précédemment. Mais il faut garder à l’esprit qu’il est possible de le pratiquer à n’importe quel moment lors de la séance comme une pause ou si l’un des deux en ressent le besoin. Cela permet aussi d’éviter d’atteindre nos limites trop rapidement. Il s’agit d’un moment doux entre les deux parties ou la tension redescend. Les hormones ont beaucoup travaillé (adrénaline, endorphine…) et peuvent chuter après la séance et provoquer un sentiment de malaise, de la tristesse, voir des troubles liés à la dépression.

L’aftercare consiste donc à prendre soin de son partenaire pour s’assurer qu’il se sente en sécurité, soutenu et réconforté après l’intensité de l’expérience. Cela peut inclure des gestes simples comme des câlins, des mots doux, ou même des discussions sur ce qui s’est passé pendant la séance. L’aftercare peut également impliquer des soins physiques, comme vérifier l’état des zones du corps qui ont été soumises à des contraintes ou à des sensations fortes (zone d’impact, fouet, corde, etc).

L’application de crème hydratante, cicatrisante ou de froid afin de soulager les douleurs. Si les blessures ont été plus profondes des soins spécifiques peuvent être appliqués comme des pansements, bandage ou strippe. Pour les cas plus graves, demander l’aide d’un médecin, l’erreur est toujours humaine et une blessure peut survenir sans le vouloir. Chaque personne a des besoins différents en matière d’aftercare, il est donc important de communiquer à l’avance sur ce qui est souhaité ou nécessaire.

Sécurité dans le BDSM

En plus de l’ensemble des pratiques citées précédemment (formation, consentement et éducation), quelques conseils peuvent être donnés pour limiter les risques.

Évaluation des risques

Avant de vous lancer dans une pratique avec votre partenaire, prenez le temps d’identifier les risques associés aux pratiques réalisées et prenez des mesures pour les minimiser. Les différentes formations et ateliers ont dû vous aider à cela. Penser à prendre en compte les particularités physiques et mentales de votre partenaire. Cela peut faire une vraie différence dans l’approche de votre relation, dans la confiance et permettra une communication plus franche. Prenez un soin tout particulier si la personne est handicapée (moteur ou mental).

Équipement et comportement approprié

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Utilisez des équipements de qualité avec des normes européennes. Faites bien attention lorsque vous achetez sur internet. Demander conseil sur les forums ou à des personnes de confiance. Si vous achetez dans un sex-shop physique, n’hésitez pas à demander aux vendeurs. Ils seront à même de vous renseigner et de vous donner des conseils sur la bonne utilisation du produit. N’utilisez jamais de jouets qui ne sont pas conçus pour le BDSM. Ils présentent des risques intrinsèques dus à leurs conceptions. Ne détournez pas les objets BDSM pour une autre utilisation que celle prévue initialement pour les mêmes raisons. Protéger l’ensemble de vos jouets avec des préservatifs quand cela est possible. Lavez vos jouets après chaque utilisation et désinfectez-les. Ne partagez pas vos jouets avec d’autres personnes. Réalisez régulièrement des dépistages pour les IST (tous les 6 mois et à chaque nouveau partenaire).

Premiers secours

Avoir des connaissances de base en premiers secours et un kit de premiers secours à portée de main peut être utile en cas d’accident. Les activités BDSM peuvent comporter des risques physiques qu’il s’agisse de blessures mineures ou de situations plus graves. Savoir comment réagir rapidement peut aider à prévenir des complications et à assurer la sécurité de tous ainsi que de minimiser les risques. En cas d’accident, comme une coupure, une brûlure ou une réaction allergique, connaître les gestes de premiers secours permet d’agir rapidement et efficacement, ce qui peut faire une différence significative dans la gestion de la situation. Savoir que vous êtes préparé à gérer des situations d’urgence peut renforcer la confiance entre les partenaires. Cela crée un environnement où chacun se sent en sécurité pour explorer ses limites.

 

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