Comme à son habitude, Pierre se sentait ignoré par ses collègues de bureau, comme invisible. Seuls, ceux qui avaient besoin de faire remplir les dossiers de réclamations lui déposaient de façon presque dédaigneuse une pile de dossiers une fois ou deux par semaine, en marmonnant tout au plus un « ..jour » « tiens , c’est pour toi.. »
Pierre avait un peu sombré socialement après le départ de sa femme avec un de ses amis, avec lequel elle entretenait une relation depuis quelques années. Sa vie sexuelle avait été proche du néant ces deux dernières années et il se sentait misérable et si peu attractif, n’osant plus approcher la gente féminine.
Et puis, il était tombé sur cet encart sur le net, sur un site porno, qu’il s’était mis à fréquenter assidument, à la recherche de vidéos qui l’exciteraient.
Juste un encart, disant : essayez moi , je suis la reine du « Tease and Denial ».
Il scruta le net, pour comprendre ce que ces termes, lui qui ne parlait pas un mot d’anglais, pouvaient bien signifier.
Un site sur les dominas lui donnait une première signification, d’une pratique parmi d’autres dans un univers qui lui était totalement étranger. Et puis, il eut l’idée de taper ces mots sur le moteur de recherche de son site préféré, et là des dizaines de vidéos, plus explicites les unes que les autres s’affichèrent. Il en visionna une, et toute de suite, ressentit une intense excitation sexuelle. Il se masturba longuement en regardant cette maitresse excitée, caresser, la verge tendue d’un homme entravé et allongé sur le dos, à la merci de cette femme, qui semblait prendre un plaisir extrême à mener son sujet au bord de l’orgasme, et à stopper ses caresses juste avant qu’il n’explose – l’homme étant alors comme pris de convulsion, son sexe turgescent et gonflé, le faisant visiblement souffrir, de ne pouvoir se libérer après une si longue masturbation forcée…
Aussi perturbé qu’il était, désormais obsédé par ces images, il reprit l’adresse du site qu’il avait noté et contacta la maîtresse, reine du tease and denial, la gorge serrée et les mains moites.
La réponse ne tarda pas et après un bref échange par mail, il lui confia son numéro de téléphone. Ainsi, elle lui donna, par sms, les consignes et tarifs à respecter, ainsi qu’un rendez-vous dans un hôtel du centre ville, de standing.
Arrivé, au lobby, il demanda la chambre numéro 124, conformément aux informations très précises que Diane, la maîtresse, lui avait fournies. Il crut déceler dans l’oeil du concierge une lueur de suspicion qui le déstabilisa un instant. Le concierge composant un numéro, lui transmit rapidement le combiné après avoir prévenu l’occupante de la chambre 124 qu’une personne l’attendait. Prenant le combiné fébrilement, Pierre confirma sa présence à Diane, et découvrit une voix suave et sensuelle, qui l’invitait à monter. Ayant redonné le combiné au concierge, ce dernier lui indiqua l’ascenseur.
Arrivé au premier étage, la gorge serrée, vérifiant dans la glace de l’ascenseur que son costume était bien ajusté, Pierre sortit dans le couloir et apercevant une porte légèrement entrouverte, s’en approcha pour constater qu’il était devant la Suite 124, il entra. Un salon et au fond deux portes, l’une donnant sur la salle de bain et la seconde contigue ouverte sur la chambre où il aperçut une silhouette élégante.
Et découvrit une femme en chemisier de soie blanche et jupe tailleur gris, blonde, l’air hautain mais très séduisante dans la cinquantaine à peine.
« Merci de bien vouloir déposer ton cadeau sur la commode, trésor » lui dit-elle, brisant d’emblée la glace.
Pierre notait immédiatement la paire de menottes posée sur le lit blanc.
Elle fit alors signe à Pierre de la suivre au bord du lit, et lui intima: »étends toi sur le lit, sur le dos »
Pierre luttant pour prendre la décision cruciale qui se posait à lui, était parcouru de mille interrogations qui se bousculaient dans son esprit.
Une fois allongé, il se rendait compte qu’il serait à la merci de cette femme autoritaire, bien qu’en même temps, il avançait vers un fantasme qui l’obsédait.
Le désir l’emporta.
Là sur le lit, la prise en main reprit.
« Et maintenant, je veux que tu t’attaches les poignets avec ces menottes »
A l’écoute de cet ordre, le sexe de Pierre se gonfla dans son pantalon. Ce qui ne semblait pas avoir échappé à Diane.
« Je vois que cela te fait de l’effet d’être ainsi attaché »
Guidant ses mains vers sa braguette, elle ajouta:
« voyons ce que nous avons là »
Auparavant, détachant sa ceinture, elle lia celle-ci entre les deux menottes et lui leva les deux mains désormais entravées pour les attacher à la tête du lit. Il était maintenant restreint de tout mouvement de mains.
Diane descendit le zip de sa braguette, écartant délicatement les pans de son pantalon, sans effleurer son sexe, elle saisit le haut de son slip, et lui demanda suavement:
« soulève toi »
Pierre obtempéra, et Diane fit descendre le pantalon et le slip d’un même mouvement. La honte envahit Pierre de se retrouver ainsi, nu, le sexe dressé devant cette inconnue.
Elle reprit sèchement:
» pas très élégant ces slips. je demande à mes sujets de porter exclusivement des boxers, plus faciles à manipuler pour moi »
Son sexe, bien malgré lui, au comble de l’excitation, était agité de mouvements de bas en haut, ce qui ne manqua pas d’amuser Diane:
« c’est charmant… »
Pierre fut saisi de voir Diane se lever et revenir avec une paire de gants en latex, quand Diane vint se rasseoir sur le lit à ses côtés, elle avait une bouteille d’huile de massage pour les mains, Pierre ne voyait pas très bien le flacon. Elle enduit consciencieusement les gants avec le liquide et commença à exercer sur son sexe des mouvements de hauts en bas, et de pomper sur le gland. Cela faisait des bruits de succion et excitait encore plus Pierre.
Alors, toi, tu aimes qu’on t’amène au bord de l’orgasme mais sans te laisser jouir, aller tout au bord de la jouissance, mais ne pas l’autoriser, c’est bien cela.
Pierre acquiesçait de la tête mais avait visiblement beaucoup de mal à résister à l’effet des doigts experts de sa maitresse…
Cela lui semblait une éternité qu’une femme ne s’était pas occupée de lui comme cela et il lui devenait bientôt presqu’insupportable de retenir sa jouissance. Et s’arrêtant brusquement, alors que la respiration de Pierre indiquait qu’il allait exploser. Regardant sa montre en or et diamant, qu’elle semblait exhiber sous les yeux du pauvre Pierre, dont le rapport entre l’heure et son désir devenait soudain un tourment…
Ah je crois, que c’est l’heure de diner. j’ai commandé une collation au room service, tu ne m’en veux pas trop. Et puis c’est compris dans mon tarif alors.
Alors que Pierre, la suppliait de le finir et de laisser exploser, Diane lui répondit que c’était ce pour quoi il avait payé. Elle ôta ses gants de latex, partit dans la salle de bains et en revint avec une autre paire de gants, qu’elle enduit à nouveau d’huile, puis reprit une lente masturbation ramenant à l’orée de l’orgasme Pierre, tendu de tous ses muscles, la suppliant de le soulager…c’est à cet instant, que quelqu’un sonna à la porte de la suite.
Diane s’arrêta et méthodiquement alla reposer les gants sur le lavabo.
« Qui- est ce? » fit elle en revenant dans le salon, d’où Pierre l’apercevait en se mordant les lèvres, tellement le désir le faisait souffrir désormais.
Son sexe agité de convulsions et gonflé.
Une voix se fit entendre » c’est le room service Madame »
» ah » fit Diane comme soulagée
Pierre l’entendait avancer à la porte sur le sol parqueté, sur lequel ses talons hauts résonnaient. IL perçut le bruit d’une porte qui s’ouvrait et à cet instant eu soudain la peur que Diane fit entrer le maitre d’hôtel.
Diane dit alors : » merci et attendez ici »
Pierre se demandait si l’employé avait ou non franchi la porte.
Diane ajouta alors qu’elle semblait revenir vers la chambre:
» laissez moi prendre mon porte monnaie »
L’employé: » ce n’est pas la peine Madame, c’est facturé sur votre chambre »
« si, si, vous avez été tellement serviable, je reviens tout de suite »
Pierre soulagé mais interloqué vit Diane entrer seule dans la chambre.
s’asseoir à côté de lui, et le masturbait savamment alternant ses mouvements et accélérant soudain. Cela ne dura pas plus de deux minutes mais elle l’amena au comble de son excitation. Et c’est à ce moment qu’elle l’abandonna, le sexe douloureux et turgescent, prit le temps de se laver les mains et empoignant au passage son porte-monnaie, reprit le chemin vers la porte où elle donna un pourboire généreux au maitre d’hôtel, qui s’empressa de la saluer et de lui souhaiter un merveilleux souper.
Diane revint, prit le temps d’une coupe de champagne, de remasturber Pierre au sommet du plaisir sans lui procurer celui de pouvoir jouir, puis reprit le chemin du salon, où à entendre les bruits de couverts et de verre elle prit son encas du soir. Elle revint voir Pierre, qui se tordait de douleur, et l’ayant torturé toute la soirée, décida:
« cela suffit je crois pour la soirée »
Elle le branla lentement, excitant le frein et le gland tout entier, puis reprenant un lent va et vient sur toute la hampe. Pour enfin, le libérer dans un jet circulaire mais puissant qui retomba sur le ventre de Pierre, le laissant dégoulinant et pathétique.
Voila, mon cher, après tout c’est ton fantasme non?
Pierre flétrit, à demi- conscient à la suite du traitement subi, acquiesça un « oui » approximatif.
Tu penses que l’on ne se reverra pas ?
Pierre, répondit: » non, je ne pense pas »
« Et bien si, car tu as mon téléphone » et achevant de défaire la ceinture accrochée encore à la tête du lit
« Tu vois, j’ai déjà en tête de nouvelles épreuves de tease and denial dont j’aimerais te parler »
« non, je ne crois pas »
« oh si, il suffit d’attendre que cette envie irrépressible désormais te reprenne »
et sur ces paroles, elle disparut dans le couloir.