La nuit a été comme Madame l’avait annoncé, une des pires si ce n’est la pire, de ma vie. Dur apprentissage de la soumission masculine!
J’ai mal partout, énormément à la mâchoire.
Je n’ai pas fermé l’œil, entre douleurs et vessie pleine. Donc, effectivement, j’ai eu largement le temps de peser le pour et le contre.
Et au milieu de la nuit, lors d’une tentative d’assoupissement de mon corps, ma vessie a lâché. La couche s’est humidifiée, rapidement, sensation à la fois de honte et de bien-être. C’est une vraie libération lorsqu’on se soulage enfin après avoir lutté jusqu’au bout, presque une extase.
Je discerne l’aube, mes jambes ne me tiennent presque plus, je lutte, j’attends un son qui m’indiquerait son réveil, mais rien ne vient.
Que le temps est long, je doute de réussir à rester debout encore longtemps, la faim me tiraille, mes muscles sont chauffés à blanc. Je ne vais plus tenir. L’apprentissage de la soumission masculine s’annonce plus difficile que prévu.
Seule la volonté, de garder un semblant de dignité me tient encore debout, tout tremblant de fatigue et de froid, lorsque j’entends un réveil rapidement éteint.
Madame va se lever. La joie m’envahit à l’idée d’être présent à son réveil d’une part et d’être libéré rapidement d’autre part.
Mais je n’entends plus rien, s’est-elle rendormie ?
La porte s’ouvre. Je suis soulagé.
– Bonjour mon doux, je me rafraîchis, et je m’occupe de toi très vite.
Je n’ai même pas pu esquisser un semblant de bonjour tellement la minerve et le bâillon me coincent et m’engourdissent.
Je l’entends se rendre dans une autre pièce que j’imagine être la cuisine.
Je l’entends à peine. Elle est en train de se soulager. Cela me rappelle ma honte de ne pas avoir tenu, heureusement qu’elle avait pensé à la couche.
Juste après j’entends très bien la douche. J’ai l’impression qu’elle n’a pas fermé la porte.
Qu’est-ce que j’aimerais être avec elle dans la douceur de la salle de bain!
Tout mon corps me fait souffrir, je suis en train de perdre pied quand soudain une main me touche la joue. Je ne l’ai pas entendue arriver, j’ai l’impression d’avoir zappé un morceau de temps.
Elle m’essuie avec une serviette la bave qui a coulé durant la nuit puis me défait le bâillon.
Je fais bouger ma mâchoire. J’ai un mal de chien, elle est engourdie.
– Je vais te décrocher, tu crois que tu vas tenir debout ?
Je peine à lui répondre.
– non Madame
– ok, je vais commencer par la barre d’écartement puis la minerve et ensuite les poignets.
Et c’est ce qu’elle fait.
A la libération des jambes, j’arrive difficilement à les ramener à la normale, j’ai mal, c’est terrible.
Puis la minerve, je peine à la redescendre, tellement les muscles de la nuque sont crispés.
Mais je tiens debout.
– Bon, quand j’aurais détaché tes poignets, je t’accompagnerai le long du mur pour t’asseoir par terre.
Je hoche la tête en guise de oui.
Une fois le deuxième poignet libre, elle m’aide à m’asseoir, c’est dur.
– Ne bouge pas!
Je l’entends qui s’éloigne.
Elle revient vite.
Elle pose une couette pliée en deux à mes côtés et me demande de m’installer dessus et rajoute :
– Il te fallait en passer par là, car je veux être sur que tu ne me choisisse pas par fantasme et que tu sois certain de ton choix.
– Je comprends Madame et je m’installe.
Elle me pose une autre couette sur le dos et me demande de garder le bandeau et de faire un somme, elle me réveillera un peu plus tard.
Je la remercie et sombre presque aussitôt dans un sommeil profond.
Je sens soudain que l’on me secoue l’épaule, et qu’on me parle.
J’émerge difficilement, je sens que j’ai bavé. Je m’essuie la bouche et remets mes idées en place.
Instinctivement, je porte la main pour voir si le bandeau est là et que je n’ai pas rêvé.
Il est là.
– Tu peux l’enlever.
Je mets quelques instants à m’habituer à la lumière et lui souhaite le bonjour.
Elle est assise face à moi qui me suis redressé et assis sur la couette dos contre le mur avec la couette sur les épaules. Elle est au bout du canapé, les bras sur les genoux, et m’observe avec tendresse.
– Je ne pensais pas que tu tiendrais debout ce matin. Avant que l’on discute, tu vas aller faire tes besoins et faire un tour à la salle de bain. Allez exécution!
– Avec plaisir Madame, merci
Je me lève péniblement, passe aux toilettes, puis direction salle de bain.
Et j’entends
– une douche, pas un bain, et tu as de quoi te changer sur le panier et de quoi te laver.
Je constate sur le panier une paire de bas auto-fixants blancs comme ceux de la petite pochette noire de la veille ; une culotte gainante haute, blanche avec dentelle et un body féminin blanc sans manche, le tout avec une chemise de nuit longue de satin blanc.
Tous les produits sentaient la violette et il y avait aussi une brosse à dent, un rasoir féminin jetable et du vernis à ongles transparent.
Je suis aux anges. Si ce que j’ai entre les jambes pouvait encore bander, nul doute, que ça aurait été le cas.
Je prends ma douche avec un réel plaisir, les membres encore douloureux.
Lorsque je sors de la salle de bain apprêté comme il faut, elle est là dans un fauteuil. Elle m’attend et dit :
– Arrête-toi que je te regarde. Ma foi ça ne te va pas si mal. Tourne. C’est très bien, prends en soin. Cela vient de mon armoire personnelle vu qu’on fait à peu prêt la même taille.
Je rougis et me confonds en remerciements. J’ai les larmes qui montent devant tant de prévenance et de gentillesse.
Elle se lève et me prend dans ses bras en me disant :
– ce n’est rien, c’est la fatigue.
Nous nous asseyons sur le divan et nous parlons à nouveau de moi car je l’intéresse mais aussi enfin d’elle.
Et soudain la question :
– Alors, as-tu décidé ?
– Oui Madame. C’est oui, un très grand oui.
– A la bonne heure. Aujourd’hui, on va parler surtout, et je commencerai aussi à t’apprendre les rudiments de l’entretien que j’attends pour mon appartement.
– Avec plaisir Madame!
Et c’est en effet ce qui s’est passé. On a énormément discuté. J’ai fait le repas sous ses ordres et sa surveillance constante, et j’ai commencé à apprendre le repassage »
L’heure du dernier train approchant, elle me fait don de la chemise de nuit et de ce que je porte dans un petit sac avec le reste de mes affaires. Je remets mes vêtements restés sur la chaise puis elle me raccompagne à la gare en me promettant de me contacter rapidement par mail ou téléphone.
Juste avant de la laisser, j’ai un gros pincement au cœur. J’ai peur de ne pas la revoir, les larmes montent encore. Elle me rassure de nouveau, et je la remercie vivement avant d’aller courir prendre le dernier train.
Le trajet en train est agréable, comme une bulle qui prolonge ce merveilleux séjour, qui ne sera que le premier d’une longue série. Le rosebud que j’ai gardé en moi, les bas et les dessous, me ramènent à elle sans cesse. Je suis dans le train mais c’est comme si j’étais avec elle. Et mon état va rester ainsi.
On se voit depuis, presque toutes les semaines. Mon apprentissage de la soumission continue. J’ai appris à entretenir l’appartement. On joue quelques fois quand elle a envie. C’est rarement très violent, mais je suis heureux. Elle est là et c’est tout ce qui compte. Étant assidu à apprendre et retenir ce qu’elle m’enseigne, je n’ai eu que peu de coups de cravache.
J’ai depuis obtenu qu’on enlève mon sexe intégralement et ça nous comble tous les deux. Je la satisfais pleinement d’autres manières. Elle aime d’ailleurs beaucoup les gadgets.
On songe d’ailleurs à emménager ensemble.
Ceci est un doux rêve. J’espère que vous l’aurez apprécié.
M.N