A la recherche d’un appartement
- « Allo, bonjour, je me permets de vous appeler au sujet du studio meublé que vous avez mis en ligne sur… ah, déjà ? Bon, eh bien bonne journée ».
Une de plus ! A mesure que le temps avançait, l’angoisse montait en Pierre. Il devait quitter son appartement actuel dans moins d’un mois et, malgré deux mois de recherches intensives, il avait pour l’instant toujours fait chou blanc. A ce rythme, il n’aurait bientôt plus de toit.
Les logements n’avaient jamais été son fort. Celui qu’il occupait actuellement recelait des vices cachés. Il avait semblé idéal au départ, mais très vite, le lieu ainsi que les propriétaires actuels avaient montré leur vraie nature. Désormais, Pierre le savait, il lui serait impossible de récupérer sa caution.
Travaillant dans un cinéma à mi-temps et étudiant en droit vivant sur une maigre bourse, Pierre ne pouvait se permettre les prix pratiqués par la plupart des agences et propriétaires de sa ville, très prisée.
Découragé, il reprit ses recherches. Au milieu des annonces « déjà louées » et de celles qu’il avait déjà vues une demi-douzaine de fois sur d’autres sites, son attention fut attirée par une nouvelle annonce.
« Loue studio meublé tout confort chez l’habitant (maison du propriétaire à proximité), 35m² habitables, disponible de suite. Appelez pour visiter ».
Pas de prix. Etrange. Enfin, il verrait bien. De toute façon, dans sa situation, il n’avait plus grand-chose à perdre.
Premier contact téléphonique avec la propriétaire d’un appartement à louer
Pierre prit son téléphone et numérota. Après une seule sonnerie, quelqu’un décrocha.
- « Allo »
Une voix féminine.
- « Bonjour Madame, je me permets de vous appeler au sujet du studio »
- « Ah oui. Comment t’appelles-tu ? »
Etrange. La dame avait tutoyé Pierre d’entrée de jeu, et n’avait pas pris le temps de dire simplement « bonjour ». Troublé, il répondit.
- « Pierre, Madame… »
- « Bien. Pierre, l’appartement est disponible si tu l’es. Es-tu libre pour le visiter aujourd’hui ? »
- « Oui Madame, toute la journée ».
- « Bien. Alors viens de suite. Le studio est situé au 3 rue de la Cour de la Reine. Je t’attends ».
- « C’est que… Madame, je ne connais même pas le loyer »
La propriétaire eut un petit rire sadique avant de simplement dire :
- « Ne t’inquiète pas, Pierre. Le loyer est dans tes moyens financiers. A tout à l’heure »
Sentiments étranges après échange surréaliste avec la propriétaire
Sur cette phrase, la dame avait raccroché. Passé cet échange surréaliste, Pierre ne savait pas s’il était plus troublé ou outré. La propriétaire n’avait pas, à proprement parlé, été insultante, ni même malpolie, si l’on excepte l’absence de salutation au début de leur conversation. Mais elle avait d’entrée installé un code entre eux. Il vouvoyait, elle tutoyait. Elle l’appelait par son prénom, il l’appelait « Madame ». D’ailleurs, il ne connaissait même pas son nom. Enfin, cette femme l’avait convoqué. Elle lui avait pratiquement donné l’ordre de venir visiter.
Pierre ne pouvait nier qu’il avait toujours secrètement désiré se faire commander par les femmes. Depuis qu’il était en âge d’en avoir, tous ses fantasmes étaient orientés sur ce sujet, s’imaginant parfois élève désobéissant se faisant punir par une maîtresse d’école sévère mais juste, parfois serf présentant des plats à une Reine, parfois tout simplement homme soumis, dans les postures les plus humiliantes, offrant son corps à une Dominatrice sadique à souhait.
Sans probablement le savoir, la propriétaire avait là fait vibrer une corde très grave en Pierre.
Celui-ci chassa ces pensées ridicules de son esprit. Il n’allait pas servir une Reine, il allait visiter un appartement ! D’ailleurs, il était attendu !
Le lieu était à seulement 5 minutes à pieds de l’endroit où Pierre vivait actuellement. Il n’eut aucun mal à trouver.
Rencontre avec Margot Bonnefoy, la propriétaire
L’interphone au n° 3 indiquait « Margot Bonnefoy ». Pierre appuya en priant pour que ce nom soit un signe.
- Oui
- Re-bonjour, Madame, c’est Pierre!
- Entre!
La communication se coupa tandis que le buzz typique de l’ouverture du verrou se fit entendre. Pierre passa timidement la large porte en métal qui débouchait sur une vaste cour.
Ce n’était pas du tout l’idée que Pierre se faisait du lieu. Au milieu de la cour trônait une maison bourgeoise un peu ancienne, relativement grande. Sur le côté, une sorte d’ancien chai était reconverti en petite habitation. Probablement le studio.
Une dame se tenait sur le perron de la maison principale, un sourire éclatant fixé sur le visage et les mains sur les hanches. C’était un petit bout de femme qui ne devait pas faire plus d’un mètre 60. Les cheveux d’un noir d’ébène, elle semblait avoir une petite quarantaine très bien conservée. Ses cuisses et ses hanches épaisses étaient mises en valeur par une jupe noire très conservatrice quoiqu’assez serrée. Elle portait également un chemisier blanc tout aussi conservateur sur lequel pendait un crucifix en or assez imposant. Une très belle femme aux rondeurs engageantes, dont les vêtements un peu austères semblaient ordonner la discipline.
Ce tableau, qui paraissait sorti d’un autre âge, n’était partiellement contredit que par un détail, mais d’importance : de magnifiques bottes à talon de cuir noir qui remontaient presque jusqu’aux genoux.
Début de la visite du studio avec Madame Bonnefoy
Elle s’avança d’un pas volontaire vers Pierre, un peu intimidé, et lui tendit une main dynamique qu’il serra benoîtement. Sans se départir de son sourire impressionnant, qui tranchait avec son apparence stricte, elle entama :
- Bonjour Pierre, je suis Margot Bonnefoy. Mais appelle-moi Madame… pour l’instant !
Ne sachant interpréter ces derniers mots, Pierre s’essaya à articuler :
- Bien… bon-bonjour Madame, enfin, re-bonjour, enfin, je veux dire…
A l’écoute de ses bafouillages, Madame Bonnefoy s’esclaffa rapidement.
- Ne sois pas intimidé, voyons. Bon, je suppose que tu veux voir le studio. Suis-moi!
Sans laisser à Pierre le temps de se séparer de son trouble ou de reprendre simplement son souffle, Madame Bonnefoy tourna ses gigantesques talon et repris sa démarche dynamique vers le chai reconverti. Pierre avait vu juste, c’était bien le studio.
Un solide volet en bois fermait l’unique entrée. Madame Bonnefoy l’ouvrit avec une gigantesque clé en fer, l’un de ces anciens modèles prisés des brocanteurs. Le volet ouvrait sur une porte vitrée conventionnelle.
Pierre avait auparavant remarqué que des barreaux forgés fermaient l’accès à toutes les fenêtres. Avec le lourd volet de bois, l’ensemble avait plus l’aspect extérieur d’une quelconque geôle médiévale que d’un studio pour étudiant.
Madame Bonnefoy, à la recherche d’un homme soumis et non d’un locataire!
Passée la première, Madame Bonnefoy se tourna vers Pierre
- Entre, dit-elle, sur ce ton à mi-chemin entre l’autoritaire et l’avenant, ton qui semblait être sa marque de fabrique.
L’intérieur ne faisait pas du tout prison. C’était un studio en apparence moderne, déjà meublé, et parfaitement équipé. Spacieux, lumineux, rien à redire.
- Alors ?, Demanda Madame Bonnefoy. Qu’est-ce que tu en penses ?
- Il est magnifique, Madame. Mais je ne sais pas s’il sera dans mes moyens.
Elle pointa du doigt un pouf posé autours de la table basse.
- Assieds-toi. Je vais t’expliquer ce qu’il en est de cet endroit.
Encore plus troublé, Pierre prit place sur le pouf. Il était assez bas et, une fois assis dessus, il avait l’impression d’être assis par terre. Madame Bonnefoy prit place sur un large canapé de cuir noir, juste en face. Ainsi, elle dominait largement Pierre par la taille. Elle entama.
- Pierre, vois-tu, je ne loue pas à proprement parler ce lieu. Pour répondre à ta première interrogation, il est gratuit. Totalement. Tu ne payeras ni loyer, ni charges, ni eau, ni électricité, si tu choisis de vivre ici.
Les yeux ébahis, Pierre essaya de placer quelques mots.
- Je ne comprends pas, Madame…
- Je vais t’expliquer. Il y a certaines règles pour pouvoir vivre ici. Je suis une femme franche et directe, aussi j’irai droit au but : je ne cherche pas un locataire, je recherche un homme soumis. Si tu désires vivre ici, tu devras m’obéir en toutes choses.
Aveu de Pierre sur son désir de devenir un homme soumis
Le visage de Pierre était désormais cramoisi. La honte, mais aussi l’excitation, l’avaient à présent envahi. Quand il tenta d’ouvrir la bouche, aucun son ne sortit.
Ne lui laissant pas le temps de retrouver ses esprits, Madame Bonnefoy enchaîna :
- Je me targue d’être une excellente juge du caractère des gens. C’est plus que de la perspicacité. Depuis toute petite, j’ai cette faculté, que je ne m’explique pas, à voir au plus profond des êtres. Leurs pensées les mieux enfouies, leurs peurs, leurs désirs… quand je t’ai eu tout à l’heure au téléphone, j’ai su que ce que j’allais te proposer correspondait à tes désirs. J’ai aussi su que tu serais à la hauteur pour me servir.
Une fois de plus, Pierre essaya d’articuler quelque-chose, sans succès. Il était dans un autre monde. Tous ses fantasmes, ses désirs, étaient là, devant lui. Ils s’étaient révélés sous la forme d’une simple annonce immobilière, par une matinée de fin août !
- Dis-moi si je me trompe, Pierre. Tu désires bien être un homme soumis ?
Enfin, Pierre parvint à articuler
- Oui
- Oui Madame, reprit sèchement Madame Bonnefoy.
Honteux, les yeux rivés au sol, Pierre reprit
- Oui Madame.
Condition pour être accepté : rester vierge!
Un sourire satisfait apparut sur le visage de madame Bonnefoy.
- Bien. Très bien. Je le savais. Maintenant, voyons si mon sixième sens est toujours aussi aiguisé. Si je ne m’abuse, tu es encore vierge, n’est-ce pas ?
Encore plus penaud de voir cette honte secrète révélée par cette inconnue, Pierre répondit.
- Oui Madame, je suis encore vierge.
- Quel âge as-tu?
- 23 ans, Madame!
- Comment se fait-il qu’un beau jeune homme comme toi soit encore vierge à 23 ans ?
- C’est que, Madame, je suis très timide… je manque de confiance en moi et je ne sais pas bien parler aux femmes.
- Vois-tu, Pierre, cela fait aussi partie des conditions pour pouvoir venir ici. Il ne te suffit pas d’être soumis. Si tu veux pouvoir vivre ici, il te faudra rester vierge. Je serai garante de ta virginité.
Si Pierre pensait, à ce point, avoir déjà tout entendu et ne plus pouvoir être choqué par rien, cette dernière information le contredit en bloc. Obligé de rester vierge ? Quelle étrange requête… Avec sa timidité maladive et son manque d’habileté en ce qui concerne la gent féminine, Pierre ne s’attendait évidemment pas à être initié le lendemain soir. Mais il caressait l’espoir de pouvoir passer cette étape prochainement, tout de même.
Enoncé des autres règles de vie pour emménager et devenir un homme soumis!
Ses pensées étaient conflictuelles. Il avait la possibilité d’emménager gratuitement dans un magnifique studio, ce qui était, après tout, le but premier de sa présence ici. Ou du moins ça l’avait été avant ce tournant inattendu. Et Madame Bonnefoy lui proposait de devenir l’homme soumis qu’il avait toujours rêvé d’être depuis qu’il était en âge de fantasmer. Qui plus est, cette femme plaisait beaucoup à Pierre physiquement. Ses courbes prononcées, ses longs cheveux noirs et son teint très légèrement typé correspondaient tout à fait aux goûts de Pierre. Mais tout de même, devoir rester puceau !
- Je te sens troublé. Alors afin que tu puisses prendre une décision informée, je vais être franche sur ce que sera ta vie ici si tu acceptes ma proposition. Tout d’abord, tu n’auras pas la possibilité de partir comme bon te semble. Si tu choisis de venir ici, il faudra que tu restes pour une durée d’au moins deux ans. Fais-moi confiance, j’aurai les moyens d’appliquer cette règle. Par conséquent, si tu n’es pas sûr que ce soit ce que tu désires, ne t’engage pas à venir. Tu n’auras plus la possibilité de faire demi-tour après. De plus, j’insiste pour que tu restes non seulement vierge, mais chaste durant ton séjour. Sais-tu ce qu’est une cage de chasteté ?
- Oui Madame, j’en ai déjà vu sur Internet.
- Bien. Si tu choisis de venir ici, je t’en ferai faire une sur-mesure. Je connais un soumis artisan qui confectionne, à mon sens, les meilleures cages du monde. Je n’en ai jamais vu de telles ailleurs. Solides, sûres, sans issue pour qui n’a pas les clés, discrètes… Si tu viens ici, tu me donneras le contrôle intégral de tes orgasmes. Moi seule choisirai si et quand tu pourras jouir. Et, fais-moi confiance, je sais faire languir… c’est un autre facteur à prendre en compte lorsque tu choisiras de venir ou non. Demande-toi si tu es à la hauteur d’une telle contrainte. Le jeu en vaut la chandelle pour qui sait tenir… mais seulement pour qui sait tenir !
Pierre digérait lentement ces nouvelles informations. Excité comme jamais, il était également effrayé. C’était la chance d’une vie, mais pouvait-il prétendre être à la hauteur de Madame Bonnefoy ?
- Il faut également que tu saches que je contrôlerai tous les aspects de ta vie. Je pourrai choisir les vêtements que tu portes, ce que tu manges, à quelle heure tu dois rentrer, ce que tu as le droit ou non de faire… les choses les plus basiques nécessiteront parfois que tu me demande la permission. Le studio sera ta cellule d’homme soumis mais, très souvent, tu me serviras dans la maison principale. Et si tu acceptes, je ne me priverai pas pour jouer avec toi, te torturer, t’attacher, te fesser. As-tu déjà reçu la fessée, Pierre ?
24 heures pour donner une réponse définitive!
Comme dans un rêve, Pierre répondit :
- Seulement quand j’étais petit, Madame.
- Je suis très adepte de la fessée. Je peux la donner par punition, pour mon plaisir, ou pour me défouler. Si tu viens vivre ici, tu devras te plier à mes fessées à chaque fois que la situation le justifiera… ou lorsque le cœur m’en dira!
Sans lui laisser le temps de répondre, elle enchaîna :
- Je veux que tu prennes bien en compte tous ces facteurs avant de te décider. Je te donne 24 heures pour me donner une décision définitive. Si tu acceptes, je veux que tu m’appelles, avant demain à la même heure, en me disant « Maîtresse Margot, j’accepte de vous obéir ». Tu déménageras dans la foulée et commenceras ta vie de soumis. Dans le cas contraire, passé le délai des 24 heures, l’offre ne tient plus. As-tu compris ?
- Oui Maîtresse Margot!
Cette nouvelle appellation était venue naturellement, comme si elle était justifiée depuis le début, comme si le « Madame » pourtant respectueux d’avant n’avait été, d’entrée, qu’une solution intérimaire.
- Puisque je veux que tu sois bien sûr de ce dont il s’agit, et que tu n’as jamais reçu de fessée, je vais t’en donner une de suite. Une bonne fessée. Malgré que ce soit ta première, je ne vais pas te ménager. Ainsi, tu sauras de quoi il retourne. Je vais chercher mes instruments. Ôte ton pantalon, baisse ta culotte, et va t’agenouiller au coin, mains sur la tête, soumis. Ne bouge pas avant mon retour.
- Bien Maîtresse, fît Pierre, estomaqué, presque comme dans un murmure.
Dans quelques minutes, sa première fessée allait commencer.
Bonsoir ou peut on trouver la suite du roman???? Merci