Itinéraire d’une Sissy, enfance et adolescence (1)

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Comment suis-je devenu une Sissy? Voici, l’histoire de ma vie!

Du plus profond de ma mémoire, je sais que j’ai toujours aimé la compagnie des femmes. Né au cœur d’une famille nombreuse, mes relations avec les femmes ont toutes été sereines et confiantes dans un apaisement partagé.

L’attention que je porte aux femmes est imprégnée de respect et d’humour courtois, loin de tout machisme. Très tôt j’ai appris que les hommes qui pratiquent le baisemain sont les moins respectueux de la dignité des femmes comme le révèle leur regard satisfait et conquérant après leur courbette mécanique.

Elevé dans une famille avec beaucoup de sœurs

sissy

Très tôt, j’ai capté que si j’étais plus heureux à l’école que dans ma famille, il me fallait corriger au plus vite cette anomalie. Je ne me souviens pas comment je m’y suis pris mais il est certain que j’ai développé, tant à l’égard des garçons que des filles, une écoute respectueuse pour éviter les conflits sans pour autant renoncer à mes convictions.

Mes sœurs, nombreuses et très différentes les unes des autres, ont été des présences respectées et remerciées de leur aide éventuelle dans une réciprocité naturelle.

Très tôt aussi, j’ai été attiré par l’intelligence des femmes, leur aptitude à affronter courageusement les situations les plus difficiles ou délicates, sans se plaindre ni se louer. De plus, j’ai su me tenir à l’écart des vantardises masculines et autres artifices dérisoires afin de développer ce qu’on appelle aujourd’hui l’empathie et qui s’appelait alors la sympathie.

Je me souviens avec émotion d’une femme dans la force de l’âge qui effectuait dans les maisons les tâches les plus pénibles par tous les temps. Cette Femme avait charge d’enfants et faisait montre, dans la discrétion, d’une grande dignité alors que son mari avait été guillotiné pour avoir tué, sur commande de l’amant, le mari d’une femme convoitée.

Cette Femme affrontait, dans une belle noblesse d’âme, le discrédit de sa condition et était parvenue à susciter respect et considération de la plupart.

Une mère avec une stature exceptionnelle, à la tête de notre famille!

Nous vivions pauvrement, comme tout le monde à cette époque, avant le réveil économique de la France. Cependant, nous n’en souffrions pas, trop heureux de connaître une harmonie sur l’essentiel, une chaleur familiale permanente, un confort précaire mais suffisant et la certitude d’être dans un monde qui ne pouvait que s’ouvrir vers le meilleur.

Ce monde m’a préservé des épreuves. Des parents aimants, une mère de stature exceptionnelle assumant la direction de sa tribu dans l’ouverture aux autres, l’écoute, la bienveillance et la charité envers le prochain. La tribu savait accueillir et protéger son unité. Il est doux de se souvenir, dans l’intimité, de la complicité simple et vivante d’une mère peu caressante mais toujours protectrice et respectueuse de mes choix et de mon ambition.

On ne parlait pas de sexe à la maison, pas plus que de racisme. J’ai découvert le premier au fil de mon adolescence et le second le jour où j’ai reçu dans le ventre un coup violent d’un camarade noir pensionnaire dans mon école devant qui je venais d’utiliser, en toute innocence, le mot « nègre » alors que les idées de Léopold Sédar Senghor n’étaient pas encore répandues.

Ce jour là, j’ai compris ce qui pouvait blesser et j’ai décidé de développer une vigilance dans mon vocabulaire. J’ai ainsi évité, personnellement, la violence des débats de la colonisation, comprenant très tôt que les choix de nos ancêtres dans des aventures sans lendemains devaient recevoir une attention et un traitement humaniste.

 

Une puberté tardive

Le sexe : j’ai eu la chance de connaître une puberté tardive me laissant le temps de commencer à comprendre avant d’être submergé par un flot d’hormones incontrôlé. J’ai le souvenir de quelques incidents seulement, comme beaucoup de jeunes d’alors qui devaient trouver en eux-mêmes les moyens de contournement ou de dépassement que la société de leur donnait pas. Il fallait se débrouiller dans les non-dits d’une société bloquée.

Je crois avoir fait les bons choix, sans drame, pour grandir et mûrir.

C’est ainsi que, très petit, mon institutrice, ma Maîtresse donc, très belle Femme à mes yeux, m’imposa un jour une étrange punition. Piètre en orthographe et résigné aux mauvaises notes en cette matière difficile, j’avais écrit au crayon en marge de mon travail un énorme « zéro » d’anticipation puis je l’avais effacé maladroitement d’une gomme improbable, ce qui avait mis ma Maîtresse dans une réelle colère.

Convoqué sur l’estrade pour recevoir une fessée comme cela arrivait parfois aux copains dans cette petite classe de primaire, la Maîtresse décida de changer de méthode. Peut-être me trouvait-elle plutôt mignon ! Elle m’ordonna de
baisser mon pantalon et mon slip alors que j’étais pressé contre elle, et donc vu de profil par les copains.

Je me vois encore pressé contre la cuisse de cette Femme assise à son bureau pour montrer le moins possible mes fesses et surtout pas mon zizi, qui ne regardait que moi. Pas de masturbation à cet âge précoce mais le souci de me cacher en pressant le plus possible mon corps contre la jambe de la Maîtresse.

Et là, dans l’attente de devoir basculer sur ses genoux comme d’autres l’avaient fait avant moi, j’entendis l’inimaginable :

  • Maintenant, tu vas te tourner et te montrer à tout le monde!

 

La Honte, à cause d’une Maîtresse d’école élémentaire

La foudre ! Alors, effectivement, je me mis à pivoter et je sentis une main pressante me repousser au centre de l’estrade. Un « hooue » long et interminable des copains s’éleva et dura trop longtemps. J’étais certainement rouge comme une pivoine mais je ne pleurai pas en cet instant. Je fus enfin autorisé à remonter mon pantalon.

C’est la seule agression qui me fut imposée à cet âge tendre et j’ignore quelle en fût la trace en moi. Je fis savoir à mon entourage que ce traitement ne m’avait pas paru convenable. Par la suite, j’appris que ma Mère avais fait une démarche discrète mais ferme au responsable de l’établissement scolaire. Ma Mère ne m’en dit rien, préservant, à ses yeux comme aux miens, mon honneur puisqu’il suffisait que je sois protégé par Elle sans avoir à affronter une nouvelle humiliation qui eût été de revivre en récit cette pénible épreuve.

Je n’ai jamais fréquenté de psychiatre, sauf à titre amical et je ne sais pas ce que ce professionnel pourrait déduire de ces circonstances.

J’ai compris par la suite que l’exhibition n’est pas vraiment une honte personnelle. Peu pudique de nature, je n’ai jamais versé dans l’excès tout en pratiquant, plus tard, un naturisme joyeux au soleil du Midi.

J’ai assez vite compris, à la suite de cet incident, que la vie est émaillée d’échecs apparents qui deviennent au fil du temps d’heureuses opportunités. La vie n’est pas semée de réussites et d’échecs. Elle est, en réalité, riche de succès et d’occasions d’apprendre.

Situation délicate avec un prête

C’est ainsi que j’ai affronté d’autres incidents. A un âge plus avancé, un copain, beaucoup plus grand que moi et sans doute un petit peu débile, m’entraîna un jour dans des bosquets. Leur hauteur ne dissimulait que le bas du corps.

Et lui de me dire impromptu :

  • Baisse ton froc!

Je le regardai ahuri avant de lui signifier à quel point cette idée même me révoltait. Nous en restâmes là, sans altérer autrement notre amitié.

Pus tard, vers l’âge de 13 ou 14 ans, un prêtre en qui j’avais mis ma confiance au point de me confesser à lui dans son cabinet de travail prolongea cette rencontre spirituelle en engageant une conversation plus approfondie sur mon avenir. Celle-ci commença d’abord de part et d’autre de son bureau puis il me demanda de venir debout près de lui.

Ce fût un étrange moment. En effet, il me semblait que la confession et l’absolution que je venais de recevoir avaient vidé le débat. Je trouvai étonnant de revenir sur des problèmes personnels qui étaient, au moins provisoirement, réglés. De plus, je me demandais s’il ne voulait pas m’ouvrir à des rites de passage vers l’âge adulte en m’aidant ainsi à découvrir tant d’inconnues à propos desquelles le silence était opaque.

Et, là encore, il m’invita à « baisser » mon froc. Je n’en fis rien bien sûr d’autant qu’il était aisé de constater sa fébrilité. Visiblement, il se trouvait bousculé par le temps en raison d’un engagement proche. Aussi, je décidai, sans fuir, de jouer la montre.

Il ne me toucha pas, pas même d’un frôlement, durant toute cette séance troublante et je patientai en me disant que si par bonheur, ses intentions étaient pures, j’aurais tout le temps de le vérifier plus tard.

 

Des leçons de vie durant mon enfance et mon adolescence

Il suffit souvent d’avoir assez d’intelligence et de caractère pour traverser sans encombre des situations de cette nature, plus courantes qu’on ne le croit.

Plus tard encore je découvris que les mœurs de ce prêtre avaient fait des ravages après de ceux qu’il avait « touchés ». Mieux éclairé sur ses penchants homosexuels, j’ai eu l’occasion de conduire avec lui des actions de qualité au service de jeunes en difficulté et de découvrir mes talents d’animateur.

Je me souviens du jour où, sortant d’une douche en maillot de bain, il me dit combien il me trouvait beau et comment je m’en amusai car, si son jugement était juste, il ne risquait pas d’y trouver la moindre suite favorable à ses penchants.

A ce moment là, j’étais devenu adulte et j’aurais pu, en connaissance, donner une suite à ses avances. Il n’en fut rien
et un petit sourire suffit à éluder sa proposition.

Prévoir ou subir. Réussir ou apprendre. Deux leçons de vie en un instant.

 

A suivre

 

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