Une rencontre déroutante avec une Déesse dominatrice?

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Les journées étaient généralement longues. J’étais, à ce moment là, un homme de vingt-cinq ans, plutôt désœuvré dans la vie. Je cherchais péniblement à tuer le temps et je me désespérais de moi-même. Étant encore célibataire en ce temps-là, l’idée me prit de m’inscrire sur des sites de rencontres quelconques, sans attente particulière, juste comme cela, pour que les heures qui défilent soient moins longues et pénibles.

Une fille avait retenu mon attention. Je pris donc l’initiative de lui écrire. Elle me répondit le lendemain et une conversation des plus banales s’enclencha. Comme cette fille me plaisait, il me fallait rapidement prendre les devants et lui proposer une rencontre avant que cette conversation ne parte dans les limbes.

Marion se montra plutôt indécise au début mais elle finit par accepter un rendez-vous. Notre première rencontre eut lieu dans un pub un soir d’hiver. J’étais arrivé légèrement en avance afin d’être prévoyant et de ne surtout pas lui faire mauvaise impression avec un éventuel retard.

Il faisait particulièrement froid et la neige se mit à tomber. J’attendais transi de froid, depuis trente minutes, mais elle n’arrivait toujours pas. Je commençais alors à perdre confiance et à me morfondre.

La rencontre dans un pub

Cependant, Marion finit par arriver. Je fus, instantanément, frappé par sa beauté mystérieuse. Sa longue chevelure rousse flamboyante tranchait avec l’obscurité hivernale. Son teint était certes pale mais le bleu profond de ses yeux sublimait son visage. Elle portait un long manteau en fourrure, maculé de flocons, qui lui donnait une allure énigmatique à l’image d’une fée ou d’une enchanteresse tout droit sortie du Moyen Age. À sa vision, j’étais comme envouté par ce charme sans nom. Mon cœur s’emballa.

Il y avait peu de monde dans le pub. Nous nous étions alors installés sur une table discrète. Je me noyais déjà abondamment dans son regard. Marion était plutôt réservée à l’origine puis elle se dévoila progressivement. Elle me parla de son gout pour le cinéma, les objets d’art « moyenâgeux », l’architecture gothique, l’astrologie et diverses lubies occultes auxquelles je ne prêtais guère trop d’attention.

Après une certaine attente, le barmaid vint, enfin, prendre nos commandes. J’avais une envie folle de boire une pinte de bière forte mais je dûs me raviser quand j’aperçus le regard puissant de Marion se poser sur moi. Je pouvais presque lire dans ses pensées et sa voix résonnait dans ma tête me disant n’espère surtout pas t’enivrer en ma présence…

Aucun son n’était pourtant sorti de sa bouche. Sa voix était dans mon esprit et son regard insistant demeurait sur moi. Il était sévère mais aussi plein de tendresse, ce qui me rassura alors que je commençais à être quelque peu déboussolé. Marion finit par dire au serveur qu’elle prendrait deux chocolats chauds, un pour elle et l’autre pour son chevalier servant.

 

Déjà « Chevalier servant » de cette femme envoutante!

dominatrice

Je n’y croyais pas. Elle m’avait appelé son « chevalier servant » alors que je ne l’avais rencontré, réellement, que depuis une quarantaine de minutes. La fille avec laquelle j’avais échangé quelques messages auparavant, n’avait désormais plus rien à voir avec la personne en face de moi dont l’assurance grandissait toujours plus.

En attendant la commande, je me rendis aux sanitaires. À mon retour, les chocolats étaient arrivés et Marion m’attendait. La conversation reprit. Elle commença, néanmoins, à effleurer sensuellement ma cheville avec son pied, ce qui me donna des frissons. Puis, elle posa ses mains chaudes sur les miennes. Elle m’expliqua alors qu’en cette rude saison, il était plus que préférable de boire une boisson chaude plutôt qu’une bière.

J’approuvais ses mots docilement tout en restant captif de ses yeux. Je bus quelques lampées du chocolat. Marion souriait tendrement en me regardant avec intérêt. Je me sentis docile et impuissant devant sa prestance dominatrice. Je baissais les yeux, intimidé par son regard qui pénétrait mon âme. Elle se mit à caresser ma joue. Ses doigts étaient d’une extrême délicatesse. J’aurais presque pu ronronner de plaisir sous ses caresses.

Elle me demanda par la suite si je ne me sentais pas fatigué. En effet, sous ses caresses, j’avais des difficultés à garder les paupières ouvertes. Elle ne parla plus. Seule sa voix lointaine et envoutante retentit dans mon esprit. Elle résonnait et entonnait des chants par moment. La langue employée m’était inconnue. En quel dialecte pouvait-elle s’exprimer ?

 

Réveil après un sommeil profond dans une pièce mystérieuse

Un sommeil profond s’empara de moi. Sa voix demeurait. Je me suis vu avec l’aspect d’un nourrisson enfoui dans les bras de Marion. Nous étions au clair de lune et mes lèvres menues enserrées l’un de ses tétons. J’étais enveloppé dans son large manteau en fourrure et elle me caressait la tête pendant que j’étais enfoui dans ses bras.

Quel pouvait être la nature de ce songe?

Était-ce une sorcière ou une Déesse dominatrice ?

Je me réveillai dans une pièce mystérieuse. Ainsi, je n’avais aucune idée de l’endroit où je me trouvais, ni même de l’heure et du jour. La pièce sombre, qui paraissait être un studio ou peut-être même une sorte de donjon, était singulièrement décorée. Elle donnait l’impression d’être un repère de sorcières ou plutôt un lieu énigmatique médiéval. La décoration était en effet troublante. Il y avait des chandeliers sur lesquels certaines bougies se consumaient encore. On trouvait également des tapisseries, d’étranges armoiries, et des tableaux.

Il me semblait, même, reconnaître le portrait de la comtesse hongroise du XVIe siècle, Élisabeth Báthory, dont l’histoire m’était certes peu familière mais dont j’avais néanmoins entendu les légendes noires à son sujet. Je remarquai sur les murs, des armes médiévales, des casques, des boucliers ainsi que des vanités. Il n’y avait aucun espace vide sur les murs. Ils étaient tapissés d’objets d’art, particulièrement, étonnants.

 

Découverte d’objets de torture et de cages…

Il y avait par ailleurs tout un tas d’accoutrements disposés dans la pièce, des robes somptueuses et des habits à grelots. Il y avait des soieries ornementées et des habits monastiques. Le tout dépassait des coffres anciens.  On trouvait, de plus, une riche collection de masques. Nous pouvions identifier des masques de chirurgiens vénitiens s’efforçant de soigner la peste à quelques malheureux. Ces masques étaient de nature assez effrayantes. Mais le plus déroutant était les visages en formes animales. Vous pouviez avoir votre visage muté en tête de cochon, de cheval, de chèvre ou encore de chien.

Les étagères étaient occupées par des curiosités artistiques, particulièrement singulières. Il y avait des ouvrages atypiques, évoquant de l’ésotérisme antique, ainsi que  tout un tas de flacons étranges, de toutes sortes. Cet endroit énigmatique semblait être une sorte de  cabinet d’alchimistes. A mon grand effroi, je découvris, également, des objets de torture médiévale et d’étranges accoutrements à grelots. Un pilori et des cages suspendues occupaient l’espace. Il semblait impossible de se tenir debout dans l’une de ces cages à oiseaux. Soudain, un vif frisson me parcourut. Qu’allait-il m’arriver ? Mon appréhension ne faisait que commencer…

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