Un coup de foudre gynarchique pour l’homme soumis!
Ariane s’arrêta. Elle, même, devait être surprise d’avoir été aussi claire sur ses intentions avec cet homme soumis. Peut-être n’avait-elle jamais parlé ainsi à ses précédents soumis.
Elle le regarda. Il ne dit rien, un ange passa.
Le silence devint gênant, Antoine reprit :
-vous savez, Madame… C’est difficile de rencontrer quelqu’un… quelle probabilité avons-nous de rencontrer une âme sœur, une sur cent mille, une sur un million peut-être? Si nous nous étions rencontrés sur un site vanille, nous aurions parlé de choses et d’autres; et finalement, c’est pareil pour le BDSM, ne le pensez-vous pas?
Ariane ne dit rien, elle le regardait. Son silence, son regard étaient plus expressifs que si elle lui avait demandé de se jeter à plat ventre pour l’adorer ou de s’immoler par le feu.
Antoine reprit:
-moi aussi, Madame, cela fait quelque temps que je recherche quelqu’un… je n’ai jamais eu de sentiments pour une femme en dehors de la gynarchie. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis un homme soumis. Ainsi, j’ai besoin de servir une femme pour trouver mon équilibre, c’est ainsi que je trouve du plaisir. Je ne veux pas m’engager si ce n’est avec une femme qui sera ma Maîtresse. C’est ainsi que je veux passer ma vie, au pied d’une femme, qui me dominera » Il murmura « comme vous » mais si doucement qu’il ne sut pas si elle l’avait entendu.
Explication de Maîtresse Ariane sur ses attentes avec l’homme soumis!
Ariane le regardait toujours. Finalement elle sortit de son silence:
-c’est ainsi que tu trouves du plaisir… parce que c’est ton plaisir qui compte, peut-être ?
Antoine se mordit les lèvres, il se rendit compte qu’il avait parlé trop vite.
Ariane reprit :
-j’ai peur que tu ne sois pas à la hauteur. En effet, j’ai besoin de quelqu’un qui s’engage, pas d’un lapin qui sorte de son terrier pour remuer sa queue en-dehors puis rentre la queue vidée quand je n’ai plus besoin de lui. Je veux quelqu’un pour chaque jour, pour chaque heure, pour chaque minute, quelqu’un qui accepte de m’appartenir totalement. En fait, je veux être le centre de ses pensées, je veux qu’il accepte de n’être plus lui-même par amour pour moi. J’ai besoin de le contrôler, de le discipliner, de le frustrer, de l’exciter, qu’il me serve et que je sois son seul but. Qu’il ne fasse plus attention qu’à moi!
Antoine baissa les yeux, il dit:
-Madame, c’est ce que je recherche moi aussi.
Ariane reprit:
-tu es bien jeune, tu n’as même pas quarante ans. Tu te vois comment dans 20 ans? à mes pieds?
Antoine ne savait que dire. Il voulut protester:
-Madame, je n’ai jamais éprouvé d’amour pour quelqu’un si ce n’est en tant qu’esclave. Je ne me vois pas autrement que comme votre esclave.
Il s’était ragaillardi. Ainsi, il avait osé dire « votre esclave » pour la première fois. Malheureusement, son discours eut l’effet contraire à celui qu’il attendait.
Maîtresse Ariane veut un véritable homme soumis.
Ariane rétorqua:
-tu es bien rapide, Antoine. Ce sont tes fantasmes qui parlent, ce n’est pas toi. Je veux un homme, pas des fantasmes. Restons-en là!
Joignant le geste à la parole, elle se leva et lui tendit la main.
Antoine supplia:
-non, non, Madame, je vous assure que c’était moi qui parlais. Essayez-moi pendant quelques jours, si vous n’êtes pas satisfaite, vous me laisserez après…
-Non Antoine, tu ne mérites pas le temps que tu me demandes. Va trouver une professionnelle. Branle-toi avec elle et reprends ton train-train quotidien. Tu n’es pas la hauteur!
Antoine fit une dernière tentative:
-Madame, je n’ai jamais éprouvé de pareils sentiments pour une femme avant de vous avoir rencontrée. Je vous en supplie. Laissez-moi une seule chance. Vous êtes la fée qui transforme la douleur en plaisir magique. Vous êtes l’étoile qui guidera ma vie.
Mais c’était trop tard. Ariane dit:
-si tu es tel que tu le dis, prouve-le. Nous avons parlé une heure, tu me connais assez pour savoir ce que j’attends; brisons-là!
-Vous reverrai-je?, osa Antoine
-Cela dépend entièrement de toi, petit homme soumis!
Ariane s’en alla.
Fin de la rencontre!
Antoine resta seul un instant, il régla les consommations et rentra chez lui. Ses pensées étaient obnubilées par Ariane.
Il pensait à cette étrange première rencontre. Ils n’avaient parlé que de vanille et de la vision d’un couple gynarchique, presque pas de BDSM. C’était la première fois. Lors de ses précédentes rencontres, ils avaient parlé de disponibilités, de fantasmes et de limites. Mais aujourd’hui, rien de tout cela. C’en était presque inquiétant. Pourquoi ne m’a-t-elle pas demandé mes limites se demandait-il ? N’en tiendrait-elle pas compte ? Juge-t-elle que les limites d’un soumis ne comptent pour rien ? S’attend-elle à dépasser facilement les miennes ?
Il s’étonnait aussi de son départ précipité. J’ai eu tort de lui dire que je voulais être son esclave, pensait-il. Si je lui avais laissé l’initiative, elle serait restée. En ce moment, je serais peut-être à genoux devant elle, lui servant de repose-pieds ou en train de masser son corps ravissant.
il voulait lui envoyer un sms, mais il craignait d’être banal, ou alors de l’importuner. Finalement, il se risqua: « Madame, je vous remercie pour ce moment, je m’efforcerai d’être tel que vous le voulez. A vos pieds! »
Joli récit. Bien écrit et bien construit.
Dommage que ça se finisse si abruptement. Mais c’est vrai que ça se termine souvent comme ça, lorsque l’on précipite la rencontre.
Intéressant et bien trop court :p
J’aimerais être trop à la place d’Antoine 🙂