Cecile, femme dominatrice

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femme dominatriceInvité au vernissage d’une exposition

J’avais été invité ce soir-là au vernissage d’une exposition de sculptures. Comme l’artiste était l’ami d’un ami, je m’y rendis, je dois l’avouer, un peu à contrecœur, seulement pour ne pas le froisser. Comme cela arrive souvent dans pareil cas, je fus étonné de mon engouement pour l’œuvre de cet obscur sculpteur. Ses sculptures, inspirées de l’art premier, dégageaient une troublante sensualité, toute de courbes et de rondeurs envoûtantes, sans que le spectateur puisse mettre le doigt sur ce qui provoquait son émoi.

Après le discours de l’artiste et d’un élu municipal, je déambulai au travers de l’exposition, une coupe de champagne à la fin. Je m’arrêtai en contemplation devant une petite figurine de bronze qui représentait une femme africaine à la poitrine et aux fesses opulentes, sorte de Vénus Hottentote aux formes légèrement atténuées.

-Vous semblez aimer les réalisations de notre ami, fit une voix féminine, m’arrachant à ma rêverie.

-.. Oui, effectivement… à ma grande surprise d’ailleurs, répondis-je en me tournant vers mon interlocutrice.

Cette dernière était une ravissante jeune femme d’à peu près mon âge, à la peau mate et à la magnifique chevelure noire et bouclée, qui me jetait un regard pénétrant de ses yeux noirs. Elle avait le type méditerranéen, un nez aquilin qui trahissait une personnalité affirmée, une bouche pulpeuse et sensuelle et des pommettes hautes et saillantes.

Rencontre avec une ravissante jeune femme

-À votre « grande surprise» ? Et pourquoi donc ? S’enquit-elle.

-En fait, je viens de rentrer de Paris, pour le boulot, vous comprenez, et je n’avais pas envie de venir, pensant que j’allais m’ennuyer à mourir, mais j’avoue que cette exposition est beaucoup plus intéressante que je ne l’imaginais.

-Oui, je comprends. Moi, ça fait des années que je connais François et son œuvre. Qu’en pensez-vous ?

-C’est l’œuvre et le discours sous-jacent qui me plaisent : la nécessité de relier l’humanité à sa nature profonde, animale et sensuelle, le fait de ne pas devenir des robots, à l’instar de ce que la société actuelle nous condamne trop souvent.

-Oui, c’est exactement cela. C’est ce qu’il souhaite transmettre.

-Donc, vous le connaissez ?

-Oui, oui, c’est un vieil ami de mon père, ils ont fait les Beaux-Arts ensemble.

-Ah bon ! Quant à moi, je ne le connais pas, c’est un de mes amis qui le connaît et qui m’en a parlé, d’où ma présence.

-D’accord. Et vous revenez de Paris, vous dites ? Vous êtes dans quoi ?

-Je travaille pour une maison d’édition. Je rédige les quatrièmes de couverture, je rédige des critiques, des trucs comme ça. Et vous ?

-Ah ! Comme c’est intéressant. Moi, je suis juste une vulgaire prof d’histoire en lycée, répondit-elle en riant. Rien de bien glorieux…

-Sans blague ? Rien de bien glorieux ? Ce n’est pas n’importe quel métier, quand même.

-Rien à voir avec ce que vous faites.

Cecile, ravissante enseignante

-Pas de fausse modestie avec moi, je vous en prie. Au fait, je m’appelle Laurent, dis-je en lui tendant la main.

-Enchantée. Moi, c’est Cécile.

-Tout le plaisir est pour moi. Au fait, mon verre est vide et le vôtre risque dangereusement de l’être à la prochaine gorgée. Je suis de nature intrépide : voudriez-vous qu’au péril de ma vie, j’aille traverser cette foule humaine assoiffée de champagne et de violence qui se blottit contre le buffet afin de vous en prendre un autre ?

Elle rit.

-D’accord mais à condition qu’on sorte dans la rue ensuite. Je meurs d’envie de fumer une clope, répondit Cécile. Je fais confiance en votre efficacité pour remplir nos deux verres et m’y rejoindre. Saurez-vous trouver la sortie ?

Je jouai donc des coudes pour aller remplir nos deux coupes en plastique d’un liquide mousseux puis sortis dans la rue la rejoindre. Elle me prit une des deux coupes des mais puis m’offrit une cigarette. Je la remerciai puis l’allumai.

-À votre santé, Laurent.

-À la vôtre, Cécile.

Nous devisâmes quelques minutes, Cécile me parlant de son métier d’enseignante, moi du mien, puis je l’interrogeai sur sa période favorite, dont j’appris que c’était l’Antiquité. Nous échangeâmes sur les troubles à Rome au premier siècle avant Jésus-Christ, puis sur l’avènement du christianisme dans l’Empire romain.

Fin de soirée avec Cecile

Enfin, nous avions fini nos verres. Cécile me dit qu’elle allait rentrer, elle aussi fatiguée de sa semaine de travail.

-J’ai passé un excellent moment à bavarder avec vous, me dit-elle. À une prochaine fois, peut-être ?

-.. Euh… attendez, fis-je en baissant les yeux. Ça ne vous dérangerait pas que je vous laisse mon numéro de téléphone ? J’aimerais vraiment qu’on puisse se revoir…

-Bien sûr, fit-elle en sortant son smartphone de son sac.

Je lui donnai mon numéro de téléphone, puis lui souhaitai une bonne soirée.

Le lendemain, je me réveillai, pris mon café et consultai quelques dossiers avant de prendre ma douche. Je n’allumai mon portable que très tard, vers 11 heures du matin. Après avoir composé mon code PIN, le signal annonciateur d’un SMS retentit : « Que dis-tu de se boire un verre sur la place de la comédie ce soir ? Bises. Cécile ».

Je ne croyais pas en ma chance. Après six mois de célibat suite à la rupture avec Anne-Laure, je trouvais enfin une femme à ma convenance. Sympa, intelligente, cultivée, diablement séduisante.

Le soir arriva enfin et, ne souhaitant pas prendre ma voiture pour me rendre dans le centre ville, je pris le tramway. Quand je la revis, elle m’attendait devant le cinéma de la place de la comédie. Mon cœur battait à toute vitesse, tandis que dans mon for intérieur, je me disais : « Ne t’emballe pas, tu sais que tu as trop souffert par le passé. Tu ne vas quand même pas tomber amoureux tout de suite, non ? Mais c’est vrai qu’elle est merveilleusement belle, adorablement belle ! Comment résister ? ».

Rendez-vous avec Cecile !

Je l’embrassai sur les deux joues, nous nous installâmes ensuite à la terrasse d’un café. Des accents d’une guitare manouche s’entendaient au loin, il faisait chaud et puis nous parlions… parlions. De notre enfance, de nos études, de nos goûts en matière de cuisine, d’art, de littérature. J’étais totalement sous le charme de cette jeune femme raffinée, cultivée, pleine d’esprit et de joie de vivre. Je lui montrai ensuite mon restaurant préféré dans le quartier. Puis au moment de se quitter, nos regards se croisèrent longuement. Je la pris par la main, puis mes lèvres se posèrent sur les siennes. Je l’embrassai doucement, timidement. Puis passionnément, je la pris dans mes bras, nos dents s’entrechoquèrent et je sentis sa langue contre la mienne.

-Au revoir, Laurent. À demain, me dit Cécile. Je t’appelle, on se boit un café, d’accord ?

-D’accord. Bonne nuit, Cécile. À demain.

Nous nous revîmes le lendemain en fin de matinée pour un café sur la même terrasse que la veille. Cécile avait changé, elle était nerveuse, distante, presque irritable. Je ne comprenais pas et cela m’énervait. Intérieurement, je me cuirassais contre la mauvaise nouvelle qui n’allait pas tarder à tomber, du style : « En fait, j’ai quelqu’un. Je ne sais pas ce qui m’a pris » ou encore « Tu comprends, je t’aime beaucoup, je souhaiterais juste que nous soyons amis » ou un autre truc bidon dans la même veine.

-..

Ça y est !

-Oui, Cécile ? Je suppose que tu veux me parler de quelque chose ? répondis-je d’un ton plus froid que je ne l’aurais souhaité.

-Je pense que je suis en train de tomber amoureuse de toi, lâcha-t-elle dans un souffle.

Cecile, femme dominatrice pour mon plus grand bonheur !

Je respirai mieux mais je ne voulais rien laisser paraître ?

-Est-ce donc un problème si grave ?

Elle sourit nerveusement, n’osant pas me regarder dans les yeux.

-Normalement, ça ne devrait pas mais… je ne suis pas celle que tu crois.

-Je crois que moi aussi, j’ai un faible pour toi, dis-je. Et d’ajouter : C’est un euphémisme…

-Si nous avons une relation suivie, il me faudra être honnête avec toi.

-D’accord. Vas-y ! Tu es sur le point de m’avouer que tu fais partie d’un groupe d’indépendantistes languedociens, c’est ça ?

-Noooon, rit-elle. Arrête tes conneries !

-Alors ?

-Je n’ai pas envie de te perdre…

-C’est si grave que ça ?

-Voilà, j’ai des besoins un peu particuliers avec un homme, notamment du point de vue sexuel.

-Tu sais, je suis quelqu’un de tolérant…

-Peut-être pas autant. Vois-tu, j’aime dominer. Complètement. Totalement.

-Comment ça ? C’est à dire ?

-J’aime que mon mec me soit totalement dévoué, qu’il soit mon esclave, qu’il s’agenouille à mes pieds, qu’il m’obéisse. Je suis une femme dominatrice.

-Tu rigoles ? C’est vrai ?

-Tu ne voudras pas de moi après ça, non ?

-J’y crois pas !

-Comment ?

-Tu veux que je te dise un truc que je n’ai jamais avoué à aucune des femmes avec qui j’ai eu une relation ?

-Vas-y !

-Ça fait des années que je rêve de ça, de rencontrer une femme dominatrice, d’une femme qui me domine, qui me fasse lui obéir, dont j’embrasserais les pieds et devant qui je ramperais. C’est mon fantasme le plus secret et le plus honteux.

-Tu te fous de ma gueule ?

-Non, je te jure !

-Tu pars à Paris demain ?

-Oui mais je reviens mercredi en début d’après-midi.

-Je t’envoie un SMS mercredi, d’accord ?

 

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3 réflexions au sujet de “Cecile, femme dominatrice”

  1. Merci pour vos compliments. Une suite est déjà écrite et en attente de publication. Par ailleurs, je suis en train d’écrire un récit plus complexe, parallèle à celui-ci, dont j’espère qu’il plaira car je souhaite y mettre toute ma sensibilité.

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