Déshumanisation d’un homme soumis (2)

Déshumanisation d’un homme soumis (1)

Elle raccrocha. Je désactivai mon profil d’homme soumis, adepte de l’obéissance réelle. J’attendis des instructions par message, mais elles ne vinrent pas. Je me couchai, le sexe dur et attentif au moindre bruit de mon téléphone.

Je m’endormis presque certain que rien ne viendrait finalement.

C’est un peu avant 5 heures que je reçus le premier message.
« Tu m’enverras un message tous les jours à 5h me présentant tes hommages et ton planning pour la journée. »

Je répondis un simple :

« Bien Madame »

Un nouveau message arriva immédiatement:

  « Ai- je demandé une quelconque approbation ? dois je répéter que tu ne dois faire QUE ce que je demande ? »

Planning quotidien pour la semaine

Je me demandais si je devais demander pardon ou juste obéir ? Il était 5 heures. Je décidai d’opter pour l’obéissance, tout simplement. Aussi, je lui présentai mes hommages ainsi que mon planning :

• 7h, lever, petit déjeuner, douche
• 8h, départ pour le travail (30mn de trajet), travail, pause repas, travail,
• 18h, retour à la maison, détente, repas, détente,
• vers 22h30, 23h, coucher

Je m’étais recouché lorsqu’un nouveau message arriva, je lis :

« Modification quotidienne (ça veut dire tous les jours !) de ton planning :

• 5h, réveil, envoi message à ma Maîtresse. A genoux, au coin, nu, les mains sur la tête 
• 5h10 à 6h30, douche froide, petit déjeuner par terre, départ travail
• 7h30. Journée de travail,
  rien de changé (pour les week end, on verra plus tard).
• 18h30,retour puis à genoux, au coin, nu les mains sur la tête
• 20h, douche froide, repas au sol, toujours nu. 
• 20h30, tu rédiges un message me décrivant pourquoi je devrais m’intéresser à toi et me démontrant que tu es bien un sous homme.
• 21h au plus tard, Envoi du message .
• 21h à 22h30, attente de ma réponse à genoux, au coin, nu, les mains sur la tête. Pour l’instant, tu peux encore dormir dans ton lit. Cela te fera un peu plus de 4h30 à genoux, chaque jour, à réfléchir à ce que tu es prêt à faire pour moi… c’est un bon entrainement. Quant à la douche froide, prends-en rapidement l’habitude. L’eau chaude est faite pour les personnes normales. Tu peux bien sûr tricher… A toi de voir. Instructions à application immédiate. »

Je bandais bêtement.

Ensuite, je me levai, et réglai mon réveil à 6h30.

Enfin, j’allai me mettre au coin, les mains sur la tête, nu.

Mon nouveau quotidien d’homme soumis

Commencer ainsi la journée au lieu de dormir me semblait parfaitement stupide et tout cela pour une inconnue!

Peut-être même était-ce un homme qui se faisait passer pour une femme? Toutefois, sa voix était féminine mais quand même. C’était n’importe quoi. Cependant, malgré ses pensées, je n’envisageai pas une seule de refuser d’obéir.

En fait, retrouver cette sensation unique, divine, de ne plus être maître de mon corps, de mes actions me grisait. Je ressentis de nouveau en moi l’appartenance, le don de mes libertés, l’offrande de mon libre arbitre…
Lorsque le réveil sonna, je dépliai avec une grimace mes jambes endolories et me dirigeai vers la salle de bain. L’eau était vraiment très froide. Le passage du jet d’eau glacé sur ma tête fut terrible et sur mon ventre, ce fût l’horreur absolue!

Aussi, je me douchai en quatrième vitesse, à peine rincé. Après je mangeai mon petit-déjeuner à même le sol. Elle n’avait pas précisé si je devais utiliser une gamelle. Aussi, je mangeai donc normalement, mais par terre.

Une fois habillé, je partis au travail. La journée se déroula normalement. Je ne reçus aucun message de ma Maîtresse Dominatrice. Je quittai le travail vers 18H. Arrivé chez moi, je suivis les instructions à la lettre. Mes genoux étaient encore meurtris de la séance du matin.

Je pris une nouvelle douche froide. Ensuite, je mangeai encore sur le sol de la cuisine. Après le repas, je rédigeais le message tel que demandé. Ainsi, Je soulignai ma médiocrité, mon plaisir déjà à me retrouver contraint à l’eau froide, aux genoux douloureux, aux repas humiliants…

Enfin, je repris la pause à genoux après avoir envoyé le message, guettant le son spécial que j’avais affecté au numéro de ma Maîtresse sur mon téléphone.

Cinq jours sans message de ma Maîtresse

A 22h30, je n’avais rien reçu et je me couchai les genoux atrocement douloureux, le réveil réglé à 5h.

Le lendemain fût encore plus difficile. Mes genoux étaient rouillés et très douloureux. Pendant toute cette nouvelle journée, je respectai les consignes. Le soir, le sommeil vint rapidement. Je n’avais toujours pas reçu de message.

Au soir du cinquième jour, une petite voix se fit entendre dans ma tête « Tu crois vraiment que tu vas faire ça pendant trois mois, sans même recevoir un seul message alors qu’elle ne peut rien vérifier ? Tu
pourrais être cool, prendre tes douches à l’eau chaude, être sur le canapé au lieu d’être à genoux ? Pourquoi faire  tout ça ? »

Cependant, je sus faire taire la voix. Je tins bon.
Le message tant attendu arriva vendredi soir, au moment de me coucher vers 22h30.

Nouvelles instructions pour le samedi et le dimanche

« Je suppose que tu as suivi mes instructions à la lettre jusqu’ici. Tu dois commencer à t’habituer aux douches froides et à la position à genoux… si ce n’est pas le cas, dans un mois, tu verras que tu seras rôdé. Pour le week end, voici mes instructions pour le samedi:

• 5h, lever, message habituel vers moi, à genoux comme chaque jour 
• 7h au lieu de 6h30, Douche froide et tu restes 20minutes sous le jet froid après t’être lavé et rincé. Puis tu attends à genoux de sécher. Pas de serviette. Tu peux ensuite vaquer à tes occupations (courses, ménage, lessive…), pas de détente évidemment (internet, lecture, télé ou autre est interdit). Tu manges par terre (je ne le répèterai pas, tous tes repas se feront désormais par terre).
• 14h, tu t’habilleras d’un pull, un pantalon et une paire de chaussures, rien d’autre (pas de dessous, de manteau,
  rien !). Tu iras te positionner sur le trottoir devant le 21 Avenue du Général Leclerc. Tu resteras debout
  sur le trottoir au bord de la route, tourné vers les façades et les mains sur la tête, sans bouger
• 16h, tu rentreras chez toi, tu te mettras nu pour vaquer à tes occupations.
• 18h30, te reprendras le rythme de la semaine.

Dimanche, même chose mais tu iras devant le 27 rue de Brézin aux mêmes heures. »

Deux heures les mains sur la tête au milieu des passants ? un vent de panique me traversa… Il n’en fallait pas beaucoup pour me faire paniquer à cette époque!

Conforté dans mon choix de devenir un homme soumis!

Les vingt minutes sous l’eau froide furent terribles mais je tins bon. Je séchais lentement, grelottant et pensif, obstiné mais avec de légers doutes sur ma santé mentale.

Je me retrouvais à 14h, les mains sur la tête au bord de l’avenue, face au 21… Après une demi-heure, je commençais à trouver le temps long et voyais certains passants repasser devant moi en me jetant un regard interrogatif.

Une femme assez âgée finit par venir me voir…

• Vous avez un problème Monsieur ? je peux vous aider ?

• Merci Madame, c’est très gentil, je n’ai pas de problème rassurez vous, j’ai fait un pari et je l’ai perdu. Je dois rester ici jusque 16h.

• C’est un pari stupide si je puis me permettre. Bon courage alors.

• Merci Madame.

Elle s’éloigna en hochant la tête…

Cela me redonna finalement le sourire et je tins jusque 16h. Le temps menaçait, mais j’échappais à la pluie. En fait, je n’eus pas trop froid.
La soirée se déroula suivant les instructions qui m’avaient été données.  Cela ne fût en rien monotone, juste encore très difficile. Le message de vendredi soir me conforta dans mon choix d’obéir, de tenir ces trois mois, de pouvoir savoir à qui j’avais à faire et ce qu’elle proposait.

Ma détermination sans faille louée dans un nouveau message de ma Maîtresse

Le lendemain, il pleuvait.

Non seulement la douche et l’attente du séchage furent très pénibles, mais la pluie ne s’interrompant pas, l’idée de rester deux heures en dessous me déprimait.
Mais un homme soumis doit suivre les ordres de sa Maîtresse. Aussi, je me rendis au 27 de la rue Brézin. De suite, je pris de nouveau la pause.

Très vite, je dégoulinai et frissonnai.
Personne ne fit cette fois ci attention à moi. Je rentrai trempé et frigorifié. Aussi, je tentais de me réchauffer avant de reprendre la pause et la douche froide du soir. Je me couchai encore gelé et m’endormis rapidement.

Le message arriva vers 23h pendant que je dormais.

« Tu as fait preuve d’une détermination sans faille. Cela me plaît. J’espère que tu n’as pas pris froid. Nombre de pseudo homme soumis, n’ayant encore aucune certitude sur la personne que je suis, seraient restés chez eux par ce temps. Tu as gagné un peu de ma considération et je vais donc passer un peu plus de temps avec toi. »

Je me réjouissais de ce simple message et il suffit à me faire oublier les deux heures que je venais de passer sous la pluie. Il est si facile de manipuler les êtres faibles…

Je ne répondis pas, n’ayant reçu aucune instruction en ce sens et m’endormis de nouveau.

A suivre